Dans un face-à-face organisé à l'auditorium du palais de la culture Malek Haddad, Abdelmalek Boudiaf, le wali de Constantine a soufflé le chaud et le froid, s'engageant, d'une part, à baliser au maximum le terrain en faveur des promoteurs les plus crédibles et d'autre part à mener une guerre sans merci aux promoteurs immobiliers dont les projets accordés dans le cadre des logements sociaux participatifs (LSP) n'auraient pas démarré à ce jour. Estimant que le délai de grâce accordé lors d'une rencontre tenue au mois de mars dernier a été largement dépassé, en sus d'un sursis supplémentaire, il annoncera tout de go l'élimination des listes de deux promoteurs immobiliers bénéficiaires d'un agrément pour la réalisation de 50 logements chacun. Puis il mettra en garde toute la corporation en les avertissant qu'il fera à des heures indues et en compagnie des membres de la commission compétente des sorties inopinées sur le terrain. S'agissant des promoteurs pointés du doigt pour avoir encaissé des avances en dehors du cadre réglementaire, le wali signifiera que de tels agissements sont punissables à ce titre. A ce propos, il faut rappeler qu'à l'occasion de plusieurs sit-in et autres montées au créneau organisés devant le siège du cabinet de la wilaya, des citoyens avaient soulevé ce problème et marqué leur ras-le-bol face aux retards accusés dans la réalisation de leurs logements. C'est à partir de ce postulat que le wali fera monter la mayonnaise en fustigeant un bilan jugé négatif dans son ensemble par rapport au programme de réalisation et aux engagements fermes pris par les promoteurs défaillants. Dans la foulée, il n'en soulignera pas moins son indignation face à quelques projets en souffrance depuis près d'une décennie, n'hésitant pas à qualifier cette situation « d'odieuse prise en otage » en référence aux infortunés malheureux réservataires, toujours sur une voie de garage en attendant le règlement très hypothétique de leur dossier porté depuis devant les instances juridiques compétentes en la matière. En ligne de mire, deux coopératives immobilières en charge respectivement de la construction de 136 logements pour l'une et 434 logements pour l'autre. Abdelmalek Boudiaf dira à ce sujet : « Tant que je serai en poste dans la wilaya de Constantine, je ferais en sorte qu'un tel scénario ne puisse se reproduire ».