Grosse affluence et ambiance des grands jours au palais de la culture Malek Haddad, où la wilaya de Constantine organise, du 26 au 28 janvier 2008, un workshop international articulé autour du projet de modernisation et de restructuration de la ville de Constantine. Lors de son discours inaugural, Abdelmalek Boudiaf, wali de Constantine et pilote de cette opération, étonnera d'emblée l'auditoire en disant tout haut ce qui est habituellement dit à mots couverts dans les coulisses de l'exécutif. Il stigmatisera, notamment, le fait que Constantine soit restée une ville dangereusement sous-équipée pour avoir grandi trop vite et sans se donner les moyens de contrôler une urbanisation et un développement anarchiques, d'où les gros problèmes ayant entaché des secteurs aussi vitaux que l'alimentation en eau potable, l'assainissement ou la voirie, qui ont été à l'origine de graves maladies à transmission hydrique. Dans un tel contexte, la ville avait, faut-il le rappeler, enregistré d'interminables conflits de clocher qui interdisaient, à ce moment-là, toute solution valable en mesure de faire face à ces problèmes. Badia Belabed-Sahraoui, architecte et consultante auprès du cabinet du wali, lui succèdera pour présenter, dans ses grandes lignes, ce projet de rénovation et de restructuration de la ville de Constantine, dont la dimension pharaonique n'a échappé à personne. Elle indiquera, en substance, que « dans un souci de développement fiable et durable, il est essentiel d'arrêter une stratégie globale fondée sur une charte définissant les grandes orientations à court et moyen termes, les transformations et les actions à entreprendre, ainsi que les modalités conceptuelles et structurelles à engager sur la ville ». Parmi l'ensemble des projets structurants à l'étude ou déjà en chantier, l'intervenante mettra particulièrement l'accent sur l'action de modernisation visant le quartier du Bardo qui représente, selon elle, un site stratégique de par ses potentialités foncières et paysagères. « Cette action a pour objectif de décongestionner le centre-ville, de réconcilier le Vieux Rocher avec son oued, qui est un élément fondateur et structurant, et de renouveler le paysage urbain le long de ses rives, et ce dans une perspective de réorientation urbaine. Le tout dans une perspective de développement urbain vers le Sud-est et d'harmonisation des fragments urbains par une nouvelle structure cohérente ». Dans ce cadre, la représentante de la wilaya posera trois interrogations, dont les réponses (ou une partie d'entre elles) devront être apportées durant les trois journées de ce workshop : quel programme pour Bardo ? Quelles orientations pour l'élaboration du cahier des charges ? Comment intégrer dans un paysage historique à forte densité une architecture contemporaine et un urbanisme novateur et durable ?