Une direction de la jeunesse et des sports qui supervise un programme d'activité annuelle, une maison des ligues qui abrite une multitude de bureaux de ligues sportives en plein centre-ville, des infrastructures anciennes et nouvelles qui semblent fonctionner l Et pourtant, une voix s'élève contre ce qu'elle qualifie de léthargie morbide. La situation, jugée alarmante du sport et de la vie sportive à Ouargla, ne semble pourtant offusquer personne l Pour qui sonne donc le glas ? Une voix s'élève dans ce semblant de tout va bien, tout va pour le mieux. Smaïl Henida, instructeur fédéral en méthodologie de l'entraînement de football, membre fondateur de la ligue régionale de football sise à Ouargla et président du forum pour l'éducation physique et sportive de Ouargla, (FOREPS), association en cours d'agrément, vient de saisir les plus hautes autorités du pays pour dénoncer «la léthargie morbide qui enfonce de plus en plus le sport dans la région dans le chaos». Ce qu'il demande au wali de Ouargla, mais aussi et surtout au premier responsable du secteur ? C'est de donner du travail aux professionnels et dresser un état des lieux dans le cadre des assises du sport au sud. Une manifestation à laquelle, selon lui, devront être conviés tous les cadres, encadreurs et experts connus et reconnus dans le sud du pays et qui subissent actuellement «le diktat des médiocres qui les poussent soit à partir, soit au suicide professionnel, en leur imposant de vivre dans le silence et l'indifférence totale alors qu'ils peuvent donner beaucoup en termes d'expérience dans l'encadrement de la jeunesse pour relancer le sport de masse». Le sport de masse, maître-mot de Smaïl Henida, qui voudrait que le Foreps puisse enfin entrer en activité afin d'œuvrer pour la mise en place d'un vrai programme de sport scolaire et féminin notamment. Ce forum, qui été créé l'été dernier, s'est vu refuser l'agrément pour un simple problème d'attestation de scolarité, semble t-il. Le constat de cet entraîneur ayant une longue carrière derrière lui reflète en tout cas une situation troublante qui mériterait tout l'intérêt des autorités tant locales que centrales. Treize points entrelacés sont évoqués par ce rapport, dont nous citerons les plus percutants. Primo, l'absence d'une vision stratégique du secteur et d'un plan de travail palpables sur le terrain supervisés par les spécialistes en la matière. Secundo, l'aberration de la programmation de toutes les compétitions du championnat minimes et juniors en seulement 25 jours durant les vacances scolaires d'hiver alors que ces activités bénéfiques pour les jeunes gagneraient à se dérouler durant toute la saison où le beau temps règne au sud, soit d'octobre à mai. Tertio, le manque d'intérêt donné aux jeunes adhérents des différents clubs sportifs qui manquent d'équipements pédagogiques. Cette insuffisance de taille est aggravée par le manque d'encadrement technique dans ces mêmes clubs. M. Henida avance le chiffre de 80% d'encadrement non qualifié engagé à la tête des différents clubs sportifs de la région. L'autre insuffisance notée par ce rapport transmis à la tutelle est l'absence d'un recensement réel des adhérents qui activent réellement sur le terrain malgré l'existence d'une base de données au niveau de la ligue régionale de football. Même topo pour les encadreurs qualifiés dont le dernier recensement et classification remontent à des lustres. Le sixième point relevé par ce rapport est sûrement celui qui adhère le plus au constat national concernant la marginalisation des jeunes talents dans les différentes disciplines sportives sur le plan national et le recours systématique aux immigrés. Viennent ensuite la faiblesse des résultats enregistrés notamment pour ce qui est du football qui accapare tout l'intérêt et les fonds dédiés au sport, l'absence d'une stratégie de promotion du sport féminin malgré l'engouement de toutes les catégories féminines, notamment dans les écoles primaires et l'Université et la création d'une commission chargée de ce volet au niveau de la ligue régionale de football de Ouargla. Le rapport attire enfin l'attention sur la suppression des championnats en salle qui connaissaient un grand succès dans le temps et l'existence d'une unique école de football pour les garçons à Touggourt, et qui manquerait de moyens logistiques ! Smaïl Henida souhaiterait que la société civile, les jeunes sportifs et sportives se rassemblent et fassent bouger les choses.