La volonté du nouveau Forum de l'éducation physique et sportive (Foreps) de forcer un «retour» vers la promotion de la pratique du sport de masse dans les communes participe de cette conviction, partagée par tous, que le sport de masse est un formidables moyen (pas le seul, naturellement) de former une élite qui pourrait briller dans les compétitions internationales et tirer, enfin, le sport algérien de son gouffre. Hier encore, dans les années 80 et 90, le sport de masse avait permis aux athlètes algériens de se distinguer de manière régulière, dans une multitude de disciplines sportives : dans les sports collectifs, évidemment, comme le football ou le handball, mais aussi, en individuel, dans la boxe, le judo ou en athlétisme… Et, à de rares exceptions, la grande majorité de ces sportifs avait maturé dans la «grande marmite» du sport de masse -consacré par la réforme sportive de 1977- au milieu de milliers d'autres pratiquants qui, s'ils n'ont pas réussi une carrière sportive comme ils ont dû le souhaiter, ont, à tout le moins, préservé leur santé. Mais, à cette époque là, le sport était partout accessible au grand nombre, y compris dans les écoles où les élèves devaient pratiquer l'éducation physique sous l'œil sourcilleux de l'instituteur. De l'école, des clubs -qui avaient pour obligation de veiller à la formation- et de la rue, beaucoup de noms se sont révélés pour aller, quelques années plus tard, éclabousser de leur talent les forums méditerranéen, africain et mondial. La mémoire retiendra que Boulmerka, Morceli (athlétisme), Moussa, Boudchiche (boxe), Souakri (judo), Affane (natation), les sélections de football et de handball des décennies 80 et 90, entre autres, figurent parmi les plus illustres représentants du sport algérien de cette époque-là. Il y a quelques jours, Rabah Madjer qui n'est plus à présenter, avait appelé au retour à la réforme de 1977 : «On avait attaché les clubs aux sociétés économiques, une politique qui avait donné ses fruits dans toutes les disciplines durant les années 1980 en particulier, mais au lieu de continuer dans cette voie, on a plutôt opté pour d'autres systèmes qui ont fini par tuer le sport algérien», a-t-il notamment expliqué en saluant la décision de Sonatrach de racheter les quatre clubs de l'élite que sont le MCA, le CSC, la JS Saoura et le MCO. C'est dans l'optique d'une relance du sport que le Foreps appelle à la réhabilitation du sport de masse au niveau des communes, seul à même de permettre à tous -notamment aux jeunes non structurés- de pratiquer des activités sportives. La multiplication des infrastructures de proximité, l'implication des associations sportives et l'Education nationale, notamment, comptent parmi les conditions qui détermineront la réussite Le Foreps propose notamment «des solutions alternatives pour assurer au mouvement un ancrage et une action durable au sein du corps social». S. O. A.