Cette fête de l'olive aura été, encore une fois, une bonne occasion que les artisans ont saisie au vol pour exposer et vendre aux nombreux visiteurs leurs produits. L'association pour le développement de l'oléiculture et des industries oléicoles a organisé du 23 au 25 du mois en cours la 17e édition de la fête de l'olive à l'école primaire Ben Badis d'Akbou. Plusieurs participants ont exposé leurs produits sur des étals installés dans la cour et les salles de classe de l'établissement scolaire. On y trouve, bien évidemment, les produits oléicoles (olives, huile d'olive) mais aussi des produits du terroir (figues sèches, miel…), des objets traditionnels et autres matériels utilisés dans l'oléiculture. Cette fête de l'olive aura été, encore une fois, une bonne occasion que les artisans ont saisie au vol pour exposer et vendre aux nombreux visiteurs leurs produits. Le stand des Djellouah, père et fils, a été très sollicité. Les festivaliers y ont découvert, en plus des olives séchées en barquette et des figues sèches trempées dans l'huile d'olive, des huiles d'oléastre (Azebouj) et de lentisque (Tidekt) conditionnées dans des bouteilles en verre de différentes contenances. Les Djellouah louent à qui veut entendre les vertus thérapeutiques de ces huiles, bulletin d'analyses physico-chimiques à l'appui. L'huile d'oléastre n'est pas destinée à la grande consommation. Elle est utilisée, apprend-on, exclusivement pour traiter les affections respiratoires, la mauvaise circulation du sang, les douleurs musculaires, le cholestérol et les hémorroïdes. En achetant un flacon, l'un des clients souffrant des hémorroïdes nous dit se rabattre sur tout ce qui peut le soulager dans la médecine traditionnelle après l'échec d'une intervention chirurgicale. «Nous sommes les seuls à produire l'huile d'oléastre dans la wilaya de Béjaïa. Mais certains problèmes freinent notre élan : nous exploitons une oliveraie de 20 ha et une huilerie à Seddouk Ouadda et notre projet d'extension de nos installations du côté de Takrietz bute sur l'absence d'électrification. L'emballage constitue aussi un souci pour les petits producteurs et nous sommes contraints de faire, parfois, dans la récupération de l'emballage usagé», nous dit A/Nour Djellouah en nous montrant un exemple de bouteille de soda réutilisée pour l'huile d'olive. A proximité des Djellouah, un autre artisan expose des scourtins. «Nous proposons aux oléifacteurs des scourtins pour tout type de presses hydrauliques à l'ancienne», affirme Melchane Hakim, artisan domicilié à Lazib Taslent, dans la commune d'Akbou. «Nous fabriquons des scourtins à béret et des disques en fibres (en coco-nylon ou entièrement en nylon) cousus main. C'est un métier que nous avons appris de nos parents et que nous aimerions léguer à nos enfants avec, nous l'espérons, le soutien de l'Etat», ajoutera notre interlocuteur. En attendant que l'Algérie prenne de meilleures dispositions pour améliorer sa peu enviable place de dernier de la classe des producteurs d'huile d'olive sur le pourtour méditerranéen, le directeur des services agricoles de la wilaya de Béjaïa affirmera, lors de la cérémonie de clôture, que la campagne de reboisement de 85 000 plants d'oliviers dans des sites dévastés par les incendies a enregistré un taux d'avancement de 90 %. Il informera par ailleurs les oléiculteurs que les projets d'initiative locale seront pris en charge par ses services, lesquels sont disposés à accompagner, aussi, la création d'une coopérative oléicole.