L'Algérie a exprimé sa «forte réprobation» d'une nouvelle provocation, politiquement motivée des autorités marocaines, à l'ambassadeur chélifien à Alger, lors de sa convocation hier au ministère des Affaires étrangères, au sujet de prétendues expulsions, par les autorités algériennes, de ressortissants syriens vers le territoire marocain. «L'attention du diplomate marocain a été attirée sur le fait que l'Algérie réprouve fortement cette nouvelle provocation politiquement motivée et qu'elle déplore profondément cette tentative supplémentaire et gratuite de crispation d'une relation qui a déjà connu un sérieux dommage le 1er novembre dernier, lors de l'agression de l'enceinte consulaire algérienne à Casablanca», a indiqué le porte-parole du MAE, Amar Belani, dans sa déclaration à l'APS. Il a été également signifié aux autorités marocaines que l'Algérie n'avait «certainement pas besoin de donneur de leçon lorsqu'il s'agit de manifester concrètement sa sollicitude et son attention soutenue à l'égard des ressortissants syriens qui se trouvent temporairement sur son territoire en tant qu'invités du peuple algérien qui les a accueillis spontanément avec sa générosité et son hospitalité coutumières». Dimanche dernier, les gardes-frontières algériens (GGF), surveillant la bande frontalière algéro-marocaine, avaient refusé l'entrée sur le sol algérien à des ressortissants syriens, refoulés par les autorités marocaines. «Les GGF ont refusé l'accès du territoire national à des réfugiés syriens que les autorités marocaines voulaient expulser vers l'Algérie», avait alors indiqué le colonel Boualleg Mohamed, chef du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen. «C'est suite à ce refus que les autorités marocaines avaient fait appel à leurs médias pour accuser à tort les autorités algériennes d'avoir refoulé ces Syriens, alors qu'en réalité ils se trouvaient sur le territoire marocain», avait-il expliqué. Le colonel Boualleg Mohamed a, par ailleurs, souligné que «lorsque les gardes-frontières algériens interceptent des personnes tentant de s'introduire illégalement sur le territoire national, elles sont immédiatement arrêtées et présentées devant la justice et non refoulées vers le territoire du pays voisin». Le nombre de réfugiés syriens présents dans la wilaya de Tlemcen est estimé entre 250 à 300 personnes, et bénéficient régulièrement d'aides octroyées par le comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA), d'associations caritatives et de citoyens. La frontière terrestre algéro-marocaine est fermée depuis 1994, juste après la décision de Rabat d'imposer le visa d'entrée aux ressortissants algériens, suite à un attentat terroriste perpétré alors dans un hôtel à Marrakech. Jeudi dernier, l'Algérie avait démenti avoir refoulé des ressortissants syriens qui se trouvent sur son territoire, suite à une «allégation malveillante» rapportée par un site électronique marocain, selon laquelle l'Algérie aurait renvoyé vers le Maroc des ressortissants syriens vivant sur son territoire.