A l'initiative du CCF, de l'ONCI et de l'ENTV, la salle El Mougar à Alger a abrité samedi une soirée chorégraphique « Moment hip hop ». Trois spectacles ont été présentés à cette occasion. Le premier, Né pour l'autre, est animé par le duo Abdenour Belalit et Thô Anothaï. Sous les airs de musique orientale, les deux danseurs, de par leurs expressions corporelles, mettent en lumière les difficultés de l'homme quant à se rapprocher de son semblable et à le découvrir. Suit Jumo, pièce exécutée par le duo Amine Aliouat et Amine Boussa du groupe les Chrikiz. Dans la pièce est relatée la situation de deux frères séparés qui essaient de se retrouver à travers leur unique point commun, la danse. Pirouettes et contorsions entre autres, magistralement exécutées, traduisent déchirements, malaise et difficultés de communiquer. Enfin la joie. Cette joie de découvrir l'autre pour apprécier ensemble la vie. La soirée se termine avec un spectacle en solo présenté et animé par Brahim Bouchelaghem. Il s'intitule Zahrbat, qui signifie celui qui bouge. C'est le surnom du père. Un père qui part au nord de la France pour gagner sa vie. Néanmoins, il a cette passion qui procure ce goût du risque, le jeu de poker. Comme accessoire, le danseur utilise une chaise et une valise où est enfermée la passion du père, le jeu de cartes.Comme décor, un écran mettant en relief d'emblée une cigarette qui se consume dans un cendrier, puis des mains manipulant des cartes. Dans ses exercices, le danseur fait revivre le père. Le père revit dans l'enfant. Sauf que pour ce dernier, la passion est la danse. La valise est ouverte, le danseur prend des cartes qu'il fait disperser dans l'air avec des gestes expressifs. La vie d'un père qui s'égrène avec ses vicissitudes et ses joies. Sur l'écran, se succèdent paysage d'Alger, motifs, bijoux, paysages kabyles et le cimetière, sous les airs de la musique chaâbi. Le corps se transforme en langage exprimant la vie qui malgré ses avatars vaut la peine d'être vécue.