Sons n Le groupe américain de hip-hop «Few Collective» s'est distingué, hier, à la salle El-Mougar, lors d'une prestation musicale et chorégraphique regorgeant de sonorités et riche en mouvements. C'est ainsi que le collectif – une formation constituée de quatre artistes, à savoir Asad Jafri, Jonathan St. Clair, Daniel Haywood «Bravemonk» et Dominique Stockman «D-Nic» – a séduit l'assistance, nombreuse et jeune, par un spectacle divers et prenant. Une prestation contemporaine et imaginative : musiciens, chanteurs et danseurs ont restitué sur scène, et ce, l'instant d'une soirée, la culture urbaine. Une culture proprement jeune et qui relève d'une expression franche et spontanée. Le hip-hop s'exprimait à l'américaine : démonstratif et tonique. Ça jouait (la musique, entraînante est à la croisée du rap et du hip-hop auxquels sont intégrées plusieurs et diverses sonorités appartenant à des aires culturelles différentes mais complémentaires), ça chantait sur un ton franc et saisissant (leur voix interpelle et accroche : les textes parlent de jeunesse, de santé, d'injustice, de spiritualité, de valeurs cardinales ainsi que des textes rassemblant les gens au-delà des frontières) et ça dansait : le public a eu droit à des acrobaties spectaculaires, parfois aériennes. Légers, prompts et naturels dans leurs mouvements, les danseurs exécutaient des expressions corporelles aussi bien agiles qu'attachantes, mêlant sensualité et virilité. Le jeu, dans sa diversité, était beau, vif, musclé et relevé. C'est un jeu performant. C'était un pur moment de poésie certes, mais à l'état brut. Ainsi, le style musical du collectif F.E.W est fusionnel, c'est-à-dire un mélange de rap et de hip-hop auxquels sont intégrées d'autres expressions, tels le djing (deejeeing) et le Mceeing (MCs). Quant à la composition, c'est-à-dire les influences musicales, l'on peut instantanément déceler du reggae, funk, soul, jazz ainsi que des musiques des autres pays. Par exemple, des rythmes brésilien, indien… Tous ces éléments cohabitent et évoluent avec aisance et dans une dynamique positive et régénératrice. C'est ainsi que le style par lequel se distingue le collectif est éclectique, puisqu'il s'agit d'une mosaïque de sons et de tonalités. On y perçoit des accents pluriels et des intonations variées. Par cette musique qui a du sens et sa propre identité, l'on est dans un véritable métissage culturel. Il s'agit d'une musique positive, communicative. Elle est ressentie, voire comprise. Lors du concert, le collectif a invité Ali – le guitariste de la formation algérienne de pop Djezma – à monter sur scène comme il a invité Toto, un percussionniste (il joue du gumbri, du bendir, de la derbouka et d'autres instruments traditionnels), réalisant ainsi une collaboration plus au moins intime et créant un dialogue musical, un voyage au-delà des frontières. Cet instant musical se voulait une rencontre, une fusion entre l'Occident et le Maghreb. l Après Alger, le collectif«Few Collective» se produira à Oran. A noter que, lors de son séjour, le groupe a animé des masters-class avec la troupe du ballet de l'ONCI – celui-ci est monté sur scène pour prendre part à de belles acrobaties. Les deux concerts du collectif s'inscrivent dans le cadre d'un partenariat conjointement initié par l'Algérie et les Etats-Unis. Cela se traduit par un programme de coopération «Envoyés culturels» entre l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) et l'ambassade des USA à Alger. Le programme «Envoyés culturels» permet aux artistes américains dans différentes spécialités (danse, musique, cinéma, peinture, sculpture ou autres) de «développer des relations durables avec des institutions culturelles grâce à une interaction intensive avec leurs homologues étrangers», soulignent les organisateurs. Le programme «Envoyés culturels» concerne, ajoutent-ils, «les artistes américains des différentes spécialités (danse, musique, cinéma, peinture, sculpture ou autres) qui, à l'occasion, peuvent développer des relations durables avec des institutions culturelles grâce à une interaction intensive avec leurs homologues étrangers».