Alors que le FFS n'a pas encore tranché la position à adopter en prévision de l'élection présidentielle d'avril prochain, il vient d'être confronté à un refus du bureau de l'APN d'adopter deux propositions de loi émanant de son groupe parlementaire. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du parti, à Alger, le premier secrétaire national a exprimé toute la difficulté qu'a sa formation politique à «soutenir l'Etat sans le système». «Nous sommes face à une équation qui fait que nous devons soutenir l'Etat sans apporter sa caution au système. Nous devons changer le système sans porter atteinte à l'Etat», a indiqué Ahmed Betatache, qui insiste sur le fait que «le FFS soutient l'Etat et non le système qu'il faut combattre». Alors que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait estimé que «le dossier des victimes des événements de 1963, soulevé par des membres de l'Assemblée populaire nationale, relève de la réconciliation nationale», le bureau de l'ANP vient de rejeter une demande du groupe parlementaire du FFS allant dans le sens de réhabiliter les victimes de 1963. Pour rejeter cette proposition, le bureau de l'APN a opposé l'article 121 de la Constitution qui exige des recettes budgétaires supplémentaires à chaque proposition de loi qui engage des dépenses de la part de l'Etat. «C'est le bureau de l'APN qui a violé la Constitution en clôturant la session sans exiger la déclaration du bilan du gouvernement», a répliqué Ahmed Betatache. Selon lui, le bureau de l'APN vient «ainsi confirmer que l'assemblée est une simple chambre d'enregistrement». Pis, a-t-il ajouté, «l'APN a bel et bien adopté des lois qui ont nécessité des dépenses supplémentaires. Nous n'avons pas entendu les parlementaires protester». En tout cas, «le combat pour la reconnaissance des victimes de 1963, en même temps que la reconnaissance de tamazight comme langue nationale continue», a-t-il promis. Pour justifier la présence des députés de son parti au sein de l'APN malgré ce constat, Ahmed Betatache a rappelé qu'en «participant aux élections législatives de 2012, nous ne nous faisions pas d'illusion. Mais nous voulions éviter au pays un changement par la violence». Suspense sur la Présidentielle La réhabilitation des victimes des événements de 1963 n'est pas la seule proposition de loi que le bureau de l'APN refuse au FFS. Le groupe parlementaire que préside Chaffaâ Bouaiche a introduit une demande pour constituer une commission d'enquête parlementaire sur les événements de Ghardaïa. Niet. Les services de Larbi Ould Khelifa ont expliqué leur refus par le fait que «la justice s'occupe» du dossier. «Faux», rétorque Betatache. «Il n'y a aucune instruction judiciaire qui porte sur les incidents de Ghardaïa. De plus, une commission parlementaire vise à déterminer les responsabilités politiques et non pénales», a-t-il ajouté. Interrogé sur la position du FFS par rapport à l'élection présidentielle d'avril prochain, Ahmed Betatache a laissé les journalistes sur leur faim. «Toutes les options sont posées. Mais nous ne prendrons la décision sous aucune pression. Nos décisions ne sont pas dictées par les échéances ou même la presse», a-t-il répondu. Invité à se prononcer sur l'analyse que se fait le FFS des attaques portées par le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, au DRS, Ahmed Betatache n'a pas voulu répondre. «Le FFS a un prestige, une crédibilité à défendre. Nous n'avons donc pas pour habitude de commenter les déclarations de personnes.» «Nous n'avons pas pour habitude de nous immiscer dans les luttes de clans», a-t-il dit.