Le secrétaire national du FFS, Ahmed Bettatache, a appelé hier la classe politique et la société civile à s'unir autour d'un consensus national pour la sortie de crise, tout en rappelant sa position pour «un changement pacifique et démocratique». Lors d'un meeting populaire, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la création du parti, organisé à la salle Sierra-Maestra à Alger, en présence d'une foule de militants et de l'instance présidentielle du parti, dont il fait partie, Ahmed Bettatache, a donné les réponses aux interrogations formulées par certains milieux médiatiques et livré la position du FFS au sujet, notamment, de probables négociations avec le pouvoir. «Si nous devions négocier avec le pouvoir, nous allons le faire pour la liberté et la démocratie, les droits de l'Homme et l'amazighité, mais nous n'allons pas négocier pour des strapontins», a lancé Ahmed Bettatache. Et de réaffirmer son attachement à rester dans l'opposition lançant que «si un jour nous devons négocier, nous le ferions publiquement». Devant l'assistance constituée de jeunes militants du parti, amis aussi et des militants de 1963, scandant : «Assa, Azeka, le FFS yella» (hier et aujourd'hui, le FFS restera toujours debout), le premier responsable du parti a fait état du dépôt d'une proposition de loi à l'APN, le 25 septembre dernier, pour la réhabilitation des victimes des événements de 1963, indiquant que 50 ans après ces victimes, dont certaines sont estropiées et d'autres saisies de leurs biens, sont «oubliées». L'orateur a estimé que la véritable réconciliation nationale impose la reconnaissance par l'Etat et la réhabilitation morale et matérielle de ces victimes. La proposition de loi en question, a-t-il révélé, vise à octroyer le statut de martyr aux victimes et prévoit des indemnisations en compensation aux blessures subies et biens saisis. Ahmed Bettatache a, toutefois, précisé qu'«il n'y a aucun accord et aucune garantie au sujet de cette proposition, nous allons la défendre au Parlement». Il rappelé la résolution du 5e congrès du FFS, pour la reconstruction du consensus national, dans le sillage de la déclaration du 1er Novembre et de la plateforme de la Soummam, pour souligner que «la seule proposition de sortie de crise qui pourra rassembler tous les Algériens est l'Etat de droit». Aussi, a-t-il mis l'accent sur l'impératif de l'indépendance de la justice et le retour à la souveraineté du peuple. Et ce avant de réitérer sa revendication pour une assemblée constituante. Ahmed Bettatache a mis à profit cette occasion, en outre, pour exprimer son soutien au mouvement des chômeurs, en dénonçant la répression dont ils sont victimes. Sur sa lancée, le responsable de la direction du FFS a appelé à la levée de l'interdiction des marches à Alger. En soulignant ensuite l'importance de la question socioéconomique, l'orateur a annoncé la tenue, le 1er novembre prochain, d'une conférence dédiée au secteur énergétique en Algérie qui, dit-il, est «géré dans l'opacité». Il a tenu d'abord à expliqué la réorientation de la position du parti, affirmant que «si le radicalisme est synonyme d'insulte, nous sommes contre lui», et que «si radicalisme est aussi synonyme d'incendier l'Algérie, on est tout aussi contre, car on milite pour l'unité nationale». Le secrétaire national rappellera que «le FFS s'était positionné contre le ‘'printemps arabe'', en ce temps, grâce à la vision lointaine de son leader Ait Ahmed», réitérant que son parti est à la recherche d'un consensus à travers «un changement pacifique et démocratique». A. R.