Le MC Alger attendait ce jour (la finale de la Coupe d'Algérie) depuis vingt -trois ans ! La dernière fois que le Doyen avait animé une finale c'était en 1983 contre l'ASM Oran (4-3). Depuis, plus rien. C'est le Français François Bracci qui conduira les Vert et Rouge dans l'ultime sortie de la saison. Le Corse est une sorte de pompier. Appelé en catastrophe pour sauver les meubles, il a accepté la (difficile) mission sans se poser trop de questions. Arrivé le 25 avril 2006, il a drivé le MCA six fois avec au bout quatre victoires, deux nuls et une qualification pour la finale de la coupe d'Algérie. Sur ce parcours, l'ancien international français dira : « Lorsque le Mouloudia m'a sollicité, je n'ai pas esquinté mon esprit à réfléchir si je devais venir ou pas. J'ai pris mon sac et j'ai sauté dans le premier avion pour Alger. Je suis compétiteur dans l'âme et j'aime bien les missions difficiles. Le MCA m'en offrait une. Je suis à un match de l'objectif...et pas du tout déçu de ce qu'a réalisé le groupe depuis mon arrivée ». Les dirigeants ne pensent pas le contraire et seraient sur le point de lui proposer une prolongation de contrat de deux ans. L'ancien latéral marseillais et bordelais aimerait bien prolonger son bail « avec ce magnifique pays où on peut réussir parce-que le talent existe, mais qu'il faut juste orienter, assister, accompagner », ajoute celui qui est à sa deuxième expérience en Algérie, après son passage (réussi) au CS Constantine. Traverser la Méditerranée ne lui a causé aucun désagrément. Bien au contraire, il s'est mû dans la société algérienne avec une faculté et une facilité qui ne l'a point surpris. « Rapidement, j'ai trouvé mes marques ici. Mon tempérament est identique au votre. On partage la même passion pour le football et je ne me prend pas pour le bon Dieu au motif que je viens de ‘'la-bas'' », glisse le longiline pur produit phocéen. Son expérience, justement, le MCA en a besoin aujourd'hui pour battre l'USM Alger, ce frère-ennemi, et orner sa vitrine d'un autre trophée. Pour ce grand rendez-vous, François Bracci a imprégné sa philosophie au groupe, faite de « faculté d'indifférence et de passion ». « L'anxiété, le mal des entraîneurs, je la contourne en dialoguant beaucoup avec les joueurs en faisant tout pour préserver l'âme algérienne. Les joueurs ont adhéré au projet et mes idées. Je positive toujours avec eux et les événements », souligne celui qui est en passe de conduire le Mouloudia vers le bonheur. Sur les murs des vestiaires, François Bracci a placardé cette phrase « inscrivez-vous dans l'histoire », une manière de les motiver un peu plus à la veille « d'un match, le plus important de la saison, qui peut nous servir de référence dans la perspective du prochain exercice que le MCA prépare dès à présent ». Avec ou sans Bracci ? Lui, il ne le dit pas, mais il aimerait bien que le club fasse le premier pas parce-qu'il a envie de faire du chemin avec le Mouloudia. De toute façon, en grand professionnel qu'il est, de son (riche) vécu de joueur et d'entraîneur, il sait une chose ; un entraineur de football doit toujours avoir sa valise prête derrière la porte. Le reste, c'est le destin ....