François Bracci réapprend à vivre sans le MC Alger et loin de la chaude ambiance qui rythme la vie du doyen des clubs algériens. Deux semaines après son limogeage « injuste », insiste-t-il, il tente d'oublier cet épisode, mais n'y parvient pas pour le moment. « La manière peu élégante employée pour mettre fin à ma mission à la tête du Mouloudia m'a choqué », dit-il. Il n'arrive pas encore à chasser les images de ce mauvais souvenir : « On m'a interdit physiquement d'accomplir ma dernière séance d'entraînement. Ils ont prétendu que j'étais saoul ! Du n'importe quoi. » Il avait fait ses valises, mercredi, et effectué la traversée de la Méditerranée. Il se ressource à Calvi dans la Corse de ses ancêtres. « Ce repos forcé me permettra de revoir le film de ma présence au Mouloudia », soupire le désormais ex-coach des Vert et Rouge. Après un court silence, il enchaîne : « J'ai conscience, comme tous les entraîneurs du monde, de ne pas être parfait. J'ai peut-être commis quelques erreurs. » « Effacent-elles tous les bons coups qu'a réalisés le Mouloudia sous ma direction ? », s'interroge l'entraîneur français. Faut-il rappeler qu'il est arrivé, comme un pompier, à sept journées (quatre en championnat et trois en Coupe d'Algérie ) de la fin de saison. Et il a gagné son pari puisque le MC Alger a remporté (2-1) la finale de la Coupe d'Algérie, effaçant d'un trait une disette de vingt-trois ans. François Bracci n'est pas prêt d'oublier les premiers mois qu'il a passés à la tête du MC Alger. « Le premier soir de mon arrivée à Alger, les dirigeants m'ont fait visionner la cassette du derby algérois USMA-MCA (1-1), disputé en soirée de Ramadhan. Les images étaient magiques. Gagner ensuite la finale de la Coupe d'Algérie devant le voisin usmiste, sous les yeux du président Bouteflika, des millions de téléspectateurs et 70 000 supporters, ce fut magique. C'est l'un des plus beaux souvenirs de ma carrière de joueur et d'entraîneur. » Malheureusement pour lui, la suite sera moins heureuse. Il est vite rattrapé par « les critiques acerbes, méchantes et gratuites d'une partie de l'environnement du club », note-t-il. Le longiligne ex-défenseur de Marseille, Bordeaux et l'équipe de France (il compte 17 sélections et une participation à la Coupe du monde 1978 en Argentine) savait qu'il était en sursis « depuis le jour où il a dit qu'il quitterait le MCA en même temps que le président Messaoudi ». Dans la foulée, il fait remarquer : « Loin de moi l'idée de contester la décision de me renvoyer prise par les nouveaux dirigeants du MCA. Ils sont libres d'agir comme bon leur semble. Je tiens simplement à préciser, premièrement, que je me battrai avec les moyens légaux pour que mes droits soient respectés sans faiblesse et, deuxièmement, je leur interdit de se prononcer sur mes compétences. S'ils ont des remarques à faire sur ce sujet, ils n'ont qu'à saisir la DTN française qui m'a délivré mon Diplôme d'entraîneur de football professionnel (DEPF), ainsi que la licence UEFA qui me permet d'entraîner dans n'importe quel pays d'Europe », déclare François Bracci contre ceux « qui, sans être entraîneurs, ont pris la liberté de dire que le MCA n'est pas au point physiquement, ne présente que des lacunes techniquement, le groupe n'est pas solidaire et bien d'autres bêtises de ce genre. Ces grands ‘'entraîneurs'' qui s'ignorent feraient mieux de porter le survêtement de l'entraîneur pour diriger le MCA et lui faire l'économie de salaires et primes versés aux entraîneurs ». A l'annonce de son limogeage du MC Alger, un club tunisien a pris langue avec lui. Mais il ne compte pas rebondir tout de suite à l'étranger. Il dit à ce sujet : « Je veux faire le vide dans ma tête, recharger les accus avant de repartir pour une autre aventure. » Il se déclare « en stand-by en attendant un signal ».