129 étudiants algériens titulaires d'un magistère de l'Institut des recherches et d'études arabes au Caire restent suspendus au cou du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) pour la validation de leurs diplômes. L'affaire qui a fait les choux gras de la presse nationale après la lettre adressée par le président du groupe parlementaire du Front pour la justice et le développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf, au ministre de l'Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki, le 10 février dernier, soulève plusieurs questionnements. Le début de l'histoire remonte au 22 décembre 2008. Le secrétaire général du ministère avait émis l'instruction 887 déclarant la non-reconnaissance du diplôme accordé par l'Institut égyptien. A l'époque, le Mesrs avait jugé que la formation dispensée ne répondait pas aux critères pédagogiques et académiques établis. Quelques mois plus tard, le ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque, Rachid Harraoubia, s'est rendu en Egypte pour étudier le cas. Il avait alors demandé aux responsables de l'Institut de n'accepter que les demandes d'inscription des étudiants algériens munis d'une autorisation de son ministère ou de l'ambassade d'Algérie au Caire, en ajoutant la condition qu'un certificat d'équivalence soit délivré par le Conseil supérieur des universités égyptiennes. De fait, l'instruction 887 fut remplacée par celle du 15 mars 2009 accordant l'équivalence de ces diplômes aux étudiants ayant déposé leurs dossiers en janvier 2009. Suite aux événements qui ont suivi le match de football pour la qualification du Mondial de 2010 en Afrique du Sud, l'Algérie a rapatrié ses étudiants inscrits en Egypte. A l'époque, plus de 1 600 dossiers de demande équivalences ont été déposés et 953 accordés. Aujourd'hui, le sort de 129 étudiants qui attestent avoir répondu à toutes les exigences du Mesrs reste en suspens. Mais ce qui demeure étonnant dans cette affaire, c'est que le ministère n'a tranché qu'à moitié sur la question. D'un côté, il juge que la formation est inadaptée pour avoir l'équivalence du magistère algérien. Et de l'autre, M. Harraoubia pose les conditions d'une autorisation du ministère ou de l'ambassade ainsi que la reconnaissance de la haute autorité des universités égyptiennes pour valider le diplôme. Mais, les questions qui restent posées sont les suivantes : l'attribution des équivalences des diplômes dépend-elle de critères pédagogiques et d'acquisition de savoir ou de simples démarches diplomatiques ? Et au final, le diplôme accordé par l'Institut des recherches et d'études arabes au Caire est-il valable? Dans le cas contraire, une autorisation du ministère ou de l'ambassade y change-t-elle quelque chose ?