Le dossier des étudiants algériens de l'Institut des recherches et des études arabes (IREA) en Egypte sera au menu de la réunion du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) qui se tiendra jeudi prochain. La réunion intervient suite à «l'accord de principe» donné par le ministère de tutelle au syndicat pour une rencontre prochaine en vue «d'évaluer ce dossier épineux». Le coordinateur national du Cnes, M. Malek Rahmani que nous avons contacté hier, a estimé qu'»il faut absolument défendre et protéger le diplôme algérien». «Défendre le diplôme algérien est une position de principe, pour nous» a estimé hier Malek Rahmani, coordinateur national du Cnes, qui nous a fait savoir qu'une réunion du bureau national du Cnes est prévue jeudi prochain pour faire le point et sortir avec une position définitive qui sera consignée dans une déclaration. «Actuellement, nous sommes en train d'analyser le dossier», a expliqué notre interlocuteur, précisant que «nous avons recueilli suffisamment d'informations faisant état de la non-conformité des formations dispensées au niveau de l'Institut des recherches et des études arabes d'Egypte.» Pour Rahmani, l'institut en question ne dispose même pas d'enseignants permanents et n'assure pas de formations académiques. «D'ailleurs, explique-t-il, même les Egyptiens ne délivrent pas d'équivalences pour les diplômés de l'IREA.» M. Rahmani estime dans ce sillage que l'équivalence à ce genre de diplôme est une manière de «dévaluer le diplôme algérien que nous demandons à la tutelle de protéger». Ces déclarations viennent ainsi conforter celles déjà tenues par Mustapha Haouchine, directeur de l'enseignement au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) qui a affirmé récemment que même si «la reconnaissance des diplômes étrangers est un acte pédagogique et scientifique», il n'en demeure pas moins qu'il est aussi «un acte de souveraineté nationale», précisant que «la loi algérienne fixe clairement le cadre général de la reconnaissance des qualifications universitaires qui est déterminée également par des conventions internationales multilatérales et bilatérales», mettant lui aussi en cause la crédibilité de l'organisme égyptien où plus de 1000 étudiants algériens sont inscrits. «En Algérie, l'accès au magistère au sein de nos universités se fait à l'issue d'un concours organisé annuellement, et ce n'est qu'après étude de dossiers de candidature, sur le double plan administratif et pédagogique, que se fait la sélection des candidats. Or, dans cet institut, il n'existe aucune condition particulière ni complémentaire pour l'accès à la formation. Il suffit seulement de payer les frais d'études qui y sont exigés pour obtenir un diplôme» a expliqué M. Haouchine. Pour rappel, la genèse du problème remonte au 28 décembre 2008, lorsque le MESRS a décidé d'annuler l'équivalence accordée aux magistères et doctorats délivrés par cet institut relevant de la Ligue arabe. Une décision qui a déclenché, rappelons-le, un mouvement de protestation des étudiants concernés qui ont tenu un sit-in devant l'ambassade d'Algérie au Caire et entamé une grève de la faim en mars dernier. Le département de Harraoubia a décidé du gel du contenu de la correspondance n° 887 du 28/12/2008, pour permettre aux commissions installées à cet effet d'examiner «au cas par cas» les dossiers d'équivalence que les diplômés peuvent toujours déposer auprès des services concernés. La position attendue du Cnes se fera à la lumière «des éléments en notre possession, et de notre souci de protéger les diplômes nationaux.»