Deux ans après la mort, à Paris, de son fils Ameziane, Ferhat Mhenni ne désespère pas de connaître un jour la vérité. Le porte-parole du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) s'étonne, dans un communiqué de presse posté sur un site internet, que « l'enquête entamée, il y a deux ans, reste toujours au point mort, alors que lorsqu'il s'agit de crime non politique, les investigations ne durent en moyenne que quelques semaines. Mais, insiste-t-il, dans le cas de mon fils Ameziane, cela dure déjà depuis 2 ans. Sans résultats ». Pour exiger la vérité sur « l'assassinat » de son fils, qui fut aussi son conseiller, Ferhat Mhenni a appelé toutes les associations à un rassemblement, demain, sur les lieux où a été commis le crime, au niveau du boulevard de Clichy dans le XVIIIe arrondissement de Paris. L'objectif est d'exiger des services français de faire toute la lumière sur « l'assassinat de mon fils ». Le responsable du MAK s'est ensuite demandé : « Ne serait-on pas devant un crime politique qui embarrasserait le Quai d'Orsay, soucieux de ne pas se faire d'ennemis parmi les pays qu'il cherche à voir de son côté, à l'échelle internationale ? » Rappelant, par ailleurs, que les autorités algériennes n'ont rien fait, elles aussi, pour connaître la vérité sur la mort d'Ameziane Mhenni, alors qu'elles déclenchent souvent des campagnes médiatiques lorsqu'il s'agit d'un ressortissant algérien, Ferhat Mhenni s'interroge : « Ce crime n'impliquerait-t-il pas, en fin de compte, le régime algérien qui observe un étrange silence ? » Il a donné l'exemple de l'assassinat, dans des circonstances troublantes, à Paris, de l'avocat algérien proche du FFS Ali Mécili et dont l'auteur du meurtre fut expulsé par les autorités françaises vers l'Algérie. Alors que de nombreux sympathisants sont attendus demain sur les lieux de la commémoration, le responsable du MAK compte mettre à profit cette mobilisation pour faire, de nouveau, pression sur l'Etat français en vue de faire avancer l'enquête.