Le porte-parole du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Ferhat Mhenni, a révélé lors d'une conférence de presse, tenue hier à Tizi Ouzou, « avoir reçu des menaces de mort, il y a deux jours, de la part de ceux qui ont exécuté mon fils Meziane ». « J'ai pu identifier l'origine de ces menaces et un enregistrement vidéo sera rendu public au cas où il m'arrivait malheur », précise-t-il en insistant sur « le caractère politique de ces menaces ». Cette sortie publique du premier responsable du MAK est motivée, selon lui, par la situation urgente que vit la Kabylie « livrée depuis 5 ans à un climat d'insécurité ». « Après les massacres du printemps noir, la région subit la loi de toutes sortes de banditisme, racket et kidnappings opérés par les groupes terroristes salafistes ou mafieux », souligne M. Mhenni, tout en interpellant l'Etat et les services de sécurité pour y mettre un terme.L'orateur « déplore et condamne » l'assassinat, à Tizi Ouzou, du jeune M. Toutah. Annonçant la volonté du mouvement autonomiste à organiser une marche en célébration du 20 avril, le conférencier a indiqué vouloir initier des consultations à l'intention des forces démocratiques et des élites locales pour « imprimer à cette action un caractère unitaire ». Au plan économique et concernant « les 2 milliards de dollars annoncés pour la reconstruction de la région », le leader du MAK « suggère qu'une commission de contrôle de la destination des fonds soit créée au sein des APW pour suivre et contrôler la consommation et la réalité des dépenses ». Prenant le parti des élus locaux, l'orateur ajoute qu'« il est inadmissible encore que les décisions de ces instances élues soient soumises au veto du wali qui en fait ce qu'il veut ». Annonçant la tenue des assises du MAK pour la fin de l'année, M. Mhenni précise que « seule la répression pourrait nous empêcher de tenir ce rendez-vous organique ». Au plan national, le conférencier stigmatise avec virulence « l'offensive que mène le pouvoir qui se caractérise par, d'un côté, les atteintes à la liberté de la presse et, de l'autre, par la mise en œuvre de la loi portant réconciliation nationale ».