Plus d'une dizaine d'interventions pour El Affroun et le double pour Blida démontrent l'intérêt réservé par le secteur de la santé à ces journées formatrices qui ont servi aussi de bilan. Ces journées ont été dédiées aux regrettés médecins Ben Sidi Aïssa et Chikhi Yacine. « Ces journées participent à cet effort déployé par les professionnels de la santé pour s'adapter aux mutations et orienter leur offre de soins aux besoins de santé réels de la population », selon M. Houari, directeur de la santé et de la population pour la wilaya de Blida. Et de préciser : « Nous avons délimité les sources, les causes, les origines et les lieux d'implantation pour les maladies émergentes, les maladies transmissibles avec les zones endémiques. Mais qu'en est-il pour les maladies ignorées ? » Sur un autre volet, les motifs de consultation pour le secteur sanitaire d'El Affroun convergent surtout vers l'asthme, le diabète et les ulcères. Selon M. Benbia, directeur du secteur depuis mars dernier, un secteur qui comprend 9 spécialistes et 68 généralistes, « ces chiffres restent insuffisants pour les 240 000 citoyens que comptent El Affroun et sa périphérie. On saura que pour cause de diabète, 41 amputations de la jambe ont été nécessaires ». Le docteur Mekrachi du CHU de Blida dira : « Il n'y a pas d'hygiène quotidienne, pas d'éducation sur la manière de se couper les ongles et le fait de se gratter produit l'infection, puis l'aggravation. » Schématisée ainsi, la maladie se propagera rapidement et le but de sa communication est d'adresser des recommandations aux centres de soins, aux associations de diabétiques aux pouvoirs publics. « Il faut savoir qu'il existe aujourd'hui de nouveaux pansements pouvant durer quatre jours, mais plusieurs personnes l'ignorent malheureusement. » Il rappellera pour terminer le slogan de la Journée mondiale du diabète pour 2005 : « Partons du bon pied pour éviter les amputations. » L'intervention de M. Lazreg, psychologue, avait porté sur l'épuisement professionnel, le « burn out », phénomène étudié depuis le début des années 1970. « Difficultés physiques et/ou morales des praticiens de la santé et des sapeurs-pompiers, surtout lorsqu'ils sont confrontés aux catastrophes naturelles », dira M. Lazreg qui évoquera le cas de médecins débutants voulant à tout prix changer les choses et qui seront confrontés aux dures réalités du terrain. Leur déception peut aboutir à délaisser le travail. « Idem lorsque le personnel est confronté à la mort : on se remet en cause sur le plan narcissique, on est fatigué et alors on devient improductif. » Cette journée a permis au personnel médical de suivre des interventions formatrices avec souvent des thèmes très précis tels « La conduite à tenir devant une pneumopathie infectieuse » ou « L'omnipraticien face à une hémorragie digestive basse », les deux questions abordées par, respectivement, le docteur Houacine du CHU Mustapha et le professeur Oumnia du CHU de Kouba. L'asthme, le diabète, le sommeil, la rhinite ainsi que les expériences en santé mentale ont été parmi les thèmes abordés lors des 5es journées de Blida, un secteur qui couvre près de 300 000 citoyens. Il reste à espérer que les recommandations de ces journées seront concrétisées sur le terrain. A rappeler que le secteur sanitaire de Blida compte un hôpital, quatre polycliniques, deux laboratoires, sept centres de santé, six salles de soins, deux centres mère et enfant et une pharmacie.