La salle de conférences de l'hôtel de la 1re région militaire de Blida a abrité mercredi dernier la deuxième journée médico-chirurgicale du secteur sanitaire d'El Affroun avec des thèmes intéressant les dizaines de médecins et quelque trois cents employés du paramédical et portant sur les polytraumatismes, les pathologies récurrentes ainsi que les violences et souffrances mentales ou autres prises en charge du diabète. Le secteur sanitaire d'El Affroun concerne une population estimée, selon le directeur, à plus de 200 000 habitants des trois daïras que sont El Affroun, Mouzaïa et Oued El Alleug. Située sur deux importants axes routiers, route d'Oran et route de Koléa, avec un flux très sérieux de véhicules de tous genres, la structure hospitalière d'El Affroun enregistre jusqu'à dix accidents certains jours, faisant surtout du tronçon El Affroun - Oued Djer l'un des axes les plus meurtriers. Des praticiens et des responsables ont évoqué la nécessité de la création d'un bloc chirurgical : « nos malades sont pris en charge au Chu Frantz Fanon par notre chirurgien », dira l'un d'eux. Avec un taux d'accidents très élevé et vu l'étendue de la zone couverte, il est vrai qu'un bloc chirurgical s'avère indispensable, comme il ne faut pas oublier que c'est une région qui se développe rapidement. Il sera appris que le malade algérien devient de plus en plus exigeant et qu'il faudrait lui assurer lors de son hospitalisation les 7,5 m2 vitaux au regard des nouvelles lois entrées en vigueur depuis 1996. Le secteur sanitaire d'El Affroun a une capacité d'une centaine de lits dont 40 uniquement pour la maternité. cependant, la structure au chef-lieu de daïra devient vétuste et n'a rien à voir avec la santé. Des moyens plus importants sont attendus afin de répondre aux besoins d'une région qui possède des frontières avec Tipaza, Aïn Defla et Médéa. Avec la saison estivale qui débute, c'est tout l'axe vers Koléa qui enregistre des accidents dus surtout à l'empressement des gens le soir de retour de la mer. Autre fait méritant d'être signalé par les spécialistes de la santé publique : l'application stricte des programmes de santé publique relatifs notamment à la contraception : « nous assurons la distribution de la pilule dans les coins les plus reculés de notre région tels Aïn Romana et Benkhelil », dira un des intervenants tandis qu'un psychologue abordera le problème de la prise en charge de la santé mentale avec tous les types de violence rencontrés. « Les centres intermédiaires de santé mentale sont opérationnels à Mouzaïa et à El Affroun, et nous traitons actuellement plus de 425 cas avec la violence institutionnelle, conjugale, scolaire et même l'inceste », révélera un des psychologues ayant en charge des malades. Ecoute, mise en place de mots sur les violences ressenties : c'est l'effort entrepris par l'équipe en charge de « la reconstruction du psychique qui se trouve fragmenté », dira M. Lazreg, intervenant dans l'après-midi de la journée et dépendant du Centre intermédiaire de santé de Mouzaïa. Les laboratoires pharmaceutiques ayant financé la journée d'étude avaient occupé tout le hall de l'hôtel et semblaient satisfaits de la fréquentation de leurs stands.