Le conflit perdure à la cimenterie Lafarge. Dix-sept employés suspendus ont entamé une grève de la faim pour réclamer «leur réintégration dans leurs postes». Ce dimanche 9 mars 2014, dix-sept employés de la cimenterie du groupe français Lafarge, sise sur le territoire de la commune de Oggaz, à 54 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, ont entamé une grève de la faim pour réclamer «leur réintégration dans leurs postes» et dénoncer ce qu'ils qualifient de «mépris de l'administration de l'usine et le silence complice du syndicat UGTA». En effet, les employés en grève de la faim, suspendus de leur fonction à titre conservatoire, depuis le 28 novembre 2013, sur décision du directeur de l'usine, Eric Delquignies, et poursuivis en justice pour «entrave à la liberté de travail», ont installé des tentes devant l'entrée principale de l'usine. Ils ont placé deux banderoles écrites en arabe et en français sur lesquelles était écrit «Oui pour l'investissement, non pour l'esclavage». Selon les grévistes avec lesquels nous nous sommes entretenus, l'installation des tentes et autres banderoles devant l'entrée principale de la cimenterie a été réalisée dès les premières heures de la journée de ce dimanche. «C'est vers une heure du matin que nous nous sommes regroupés devant l'usine», nous dira S. Aziz, un technicien de la cimenterie. Afin d'éviter les regards d'autrui et tout autre contact avec les employés grévistes, les responsables de la cimenterie Lafarge ont changé, purement et simplement, l'itinéraire de l'entrée habituelle ! Les agents de sécurité ont été chargés d'orienter les visiteurs et même les journalistes vers une autre entrée. Chose qui nous a été faite lors de notre déplacement sur les lieux. Contacté par nos soins pour une éventuelle audience afin de recueillir son avis, avec le directeur de l'usine, M. Eric Delquignies, par le biais de son assistant principal, nous a demandé de prendre attache avec la direction générale de Lafarge à Alger.