Dix-sept employés de la cimenterie du groupe français Lafarge à Oggaz, à 60 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, sont suspendus de leurs fonctions depuis le 28 novembre 2013 à titre conservatoire et poursuivis en justice pour «entrave à la liberté de travail». Hier vers 14h, 12 des 17 employés sanctionnés étaient dans les bureaux de la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Oggaz. «Les gendarmes sont en train de procéder à notre audition suite à des plaintes déposées à notre encontre par la direction de l'usine pour fermeture du portail de l'entrée principale et incitation des ouvriers à la grève», nous a confié l'un d'eux. Tout a commencé dans la matinée de jeudi dernier, deux heures avant la visite du consul général de France à Oran, Gérard Ménard, au siège de l'usine Lafarge à Oggaz, lorsqu'une partie des salariés des départements de production et de maintenance ont fermé la porte principale de l'usine en signe de protestation contre le refus de l'inspecteur du travail de la wilaya de Mascara d'octroyer au représentant syndical une copie du procès-verbal de non-conciliation. Contacté par nos soins, le directeur de l'usine, Eric Delquignies, s'est abstenu de commenter la situation. Il s'est contenté de nous orienter vers une source de la direction générale de Lafarge Algérie, à Alger. Jointe hier par téléphone, celle-ci nous a confirmé les actions disciplinaires prises à l'encontre de 17 salariés «qui ont touché à la liberté de travail en interdisant l'accès à l'usine aux employés qui voulaient travailler. Ils ont mis en danger l'intégrité des installations industrielles». La même source a tenu à annoncer, parallèlement, que l'activité de l'usine, en arrêt de production depuis jeudi dernier, est en cours de reprise.