Après dix jours de grève, les travailleurs de la cimenterie Lafarge Algérie, à Oggaz, à 65 km de Mascara, ont repris le travail hier, «à la suite d'un accord conclu entre la direction générale de l'entreprise et les représentants des travailleurs», a-t-on appris d'une source de la direction des relations extérieures et de la communication. La plupart des revendications des travailleurs ont été prises en considération. «La direction générale de Lafarge Algérie s'est engagée à répondre favorablement aux revendications des travailleurs qui s'articulent principalement autour de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles et la revalorisation salariale», nous dira un fonctionnaire de l'usine d'Oggaz. Et d'ajouter que «vendredi (aujourd'hui, ndlr), nous procéderons à la remise en service des deux fours». La revendication principale des employés, à savoir «le départ du directeur des ressources humaines (DRH) de l'entreprise à Oggaz», a été retirée de la plateforme. «Puisqu'elle n'est pas raisonnable, les représentants des travailleurs ont retiré la revendication liée au départ du DRH», a tenu à affirmer notre source. Ainsi, représentants des travailleurs et direction de la cimenterie d'Oggaz «se sont entendu pour retirer les plaintes qu'ils avaient portées l'un contre l'autre», nous dit-on. Une source de la direction générale de Lafarge Algérie n'a pas hésité à révéler que le wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, s'est impliqué directement pour que le problème soit résolu, et ce, pour «ne pas perturber l'avancement des travaux des centaines de projets en cours de réalisation». La grève des travailleurs de la cimenterie d'Oggaz, notons-le, a fait flamber le prix du ciment. Chez les revendeurs de matériaux de construction, le prix du sac de ciment de 50 kg a atteint 900 DA à Mascara, a-t-on constaté. Le manque à gagner causé par la grève est important. «Il est de l'ordre de 250 000 tonnes entre les deux cimenteries de M'sila et Oggaz (Mascara)», a précisé une source de la direction générale. Par ailleurs, à l'usine Lafarge de M'sila, à peine entrée en fonctionnement mercredi, après une grève de 10 jours, la cimenterie est à nouveau paralysée par un mouvement de débrayage entamé le jour même par 300 manutentionnaires de la société sous-traitant l'emballage et l'expédition Sarl Fyala qui revendiquent la prime d'intéressement et leur réintégration à la firme Lafarge. Le mouvement de débrayage touchant principalement la ligne «manutention et expédition» est synonyme d'arrêt de la livraison du produit. La reprise de l'activité de l'usine, âprement négociée entre les deux parties pendant 10 jours, s'est opérée sans que le différend entre Lafarge et le syndicat des travailleurs de la cimenterie ne soit pour autant dissipé et qu'une commission eut été mise en place pour étudier la revendication relative à la prime d'intéressement des années écoulées.