Un réel risque de maladie à transpiration sur les habitants. Le problème des eaux usées, qui menacent sérieusement la santé de plus de 500 habitants du village de Tagrambaït, relevant administrativement de la commune de Tamanrasset, semble ne pas être au centre des préoccupations des autorités. En dépit de nombreux appels de détresse lancés par les villageois, les responsables continuent malheureusement d'investir dans le bricolage et la nonchalance quant à la résolution de ce problème, dont les conséquences risquent inévitablement de provoquer une catastrophe sanitaire. Les habitants sont exposés au risque de maladie à transmission hydrique, sachant que la quasi-totalité des exploitations agricoles, des points d'irrigation et des puits sont déjà contaminés par les eaux usées qui se déversent dans l'oued traversant la localité. «Le problème du rejet des eaux usées est très grave», s'inquiète Mohamed B., un habitant. Il dénonce vertement le laxisme des services concernés, du fait qu'ils n'ont pas daigné intervenir en dépit de la sonnette d'alarme tirée à maintes reprises. «Les responsables de l'APC nous disent que le projet est en phase d'étude. Cependant, la situation qui s'est aggravée depuis les dernières chutes de pluie qui se sont abattues sur la région du Hoggar est toujours au point mort. Les importantes précipitations ont entraîné une pollution de l'eau potable et, par conséquent, poussé les agriculteurs, les éleveurs en particulier, à abandonner leur travail par mesure préventive. Les canaux d'évacuation sont inexistants, d'où le risque de pollution de l'eau potable tirée des forages situés non loin des égouts. A quand la réalisation d'une station d'épuration à partir de l'oued Tighze ?», s'interroge Mohammed, précisant que ce projet tourne au ralenti depuis plus de 10 ans déjà. La liste des engagements non honorés est de mise. Tout comme le scénario des promesses non tenues. «Sincèrement, on veut des solutions concrètes afin de mettre un terme à ce cauchemar qui hante l'esprit de tous les villageois de Tagrambaït. On ne veut plus palabrer inutilement sur un problème qui urge», s'écrie-t-on. Rappelons qu'une commission chargée de la décantation des sites contaminés a été dépêchée en septembre 2013. «Les membres de la commission, composée d'ingénieurs en hydraulique, n'ont pu accomplir leur mission en raison des odeurs pestilentielles qui se dégageaient des puits devant alimenter les habitations en eau potable. L'un des ingénieurs, une femme, s'était évanoui après avoir vomi sous l'effet des puanteurs insupportables émanant des réservoirs d'eau», témoignent les habitants. Dans une déclaration à la presse, un responsable à la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tamanrasset a indiqué qu'une enveloppe de plus de 5,8 millions de dinars a été allouée pour la réalisation d'une étude de transfert des conduites d'eaux usées de Tagrambaït. Plus rassurant, le même responsable a fait savoir que les services de son établissement, accompagnés des représentants d'un bureau d'études, ont effectué récemment une visite sur le site pour hâter l'étude et trouver une solution à ce problème qui n'a que trop duré. Evoquant la qualité de l'eau, il a fait savoir qu'il a été procédé dernièrement à l'installation des équipements d'épuration de l'eau au niveau du château d'eau du village, d'une capacité de 30 m3, pour répondre immédiatement aux besoins des habitants de cette localité, distante de 15 km seulement du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset. Les habitants de Tagrambaït, faut-il le rappeler, ont procédé en février 2013 à la fermeture du siège de la wilaya pour soulever le même problème au prédécesseur de l'actuel chef de l'exécutif.