La Terre a évité une tempête magnétique géante, qui aurait coûté plus de 1800 milliards d'euros. Une nouvelle analyse des données du Solar Terrestrial Relations Observatory (Stereo) par des experts chinois et américains a révélé un scénario presque catastrophe. Selon eux, en 2012, une tempête solaire gigantesque aurait frappé tous les systèmes électroniques de la planète si elle s'était produite juste neuf jours plus tôt. La Terre l'aurait-elle échappé belle, le 23 juillet 2012 ? Il semblerait, en tout cas, qu'elle ait évité une tempête magnétique géante… Selon des chercheurs américains et chinois, en juillet 2012, plusieurs éjections de masse coronale (CME) faisant suite à d'intenses éruptions solaires se sont succédé rapidement. Ces nuages de particules magnétiques ont été projetés dans l'espace vers les autres planètes dont la Terre, du moins presque. En effet, d'après les scientifiques, ces éjections ont manqué notre planète de peu. Si l'événement s'était produit à peine neuf jours plus tôt, la tempête solaire aurait frappé la Terre de plein fouet, perturbant probablement le réseau électrique, rendant les satellites et GPS aveugles et interrompant les vies extrêmement électroniques de millions de personnes. Les scientifiques pensent que ces explosions solaires auraient enveloppé la Terre de feux d'artifice magnétiques. Un scénario semblable à celui qui s'est produit lors de l'éruption solaire la plus importante de l'histoire, observé par l'astronome Richard Carrington en 1859. Un coût démesuré Les données solaires de Stereo, les satellites jumeaux, ont montré que, le 23 juillet 2012, une énorme éjection de masse coronale a jailli d'un côté du Soleil à une vitesse de 2896 à 3540 km par seconde, soit quatre fois la vitesse d'une tempête magnétique classique. Stereo-A, situé à quelque 143 millions de kilomètres du Soleil, a enregistré une vitesse de 1200 km par seconde lorsque l'orage solaire est passé près du satellite avant de continuer dans l'espace. Il a ainsi franchi l'orbite de la Terre mais, heureusement, aucune des planètes ne se trouvait sur son chemin. «Si la tempête avait frappé la Terre, cela aurait été probablement comme en 1859, mais les effets, aujourd'hui avec nos technologies modernes, auraient été démultipliés», affirme Janet Luhmann, de l'université de Berkeley, dans un communiqué. Selon une étude récente, le coût des conséquences de l'événement aurait pu s'élever à 2600 milliards de dollars (1870 milliards d'euros). «Un super-orage solaire est un événement peu probable, mais avec de graves conséquences qui posent de sévères menaces pour les infrastructures de la société moderne. Un tel événement solaire extrême nécessiterait 4 à 10 ans de reconstruction», prévient Ying Liu du China's State Key Laboratory of Space Weather. Cet orage magnétique serait en fait le résultat de deux éjections de masse coronale séparées d'à peine 10 à 15 minutes, relâchant l'équivalent en énergie d'un milliard de bombes à hydrogène. Leur très grande vitesse aurait, elle, été acquise grâce à une autre CME qui est apparue quatre jours auparavant. En effet, celle-ci aurait éliminé tous les matériaux susceptibles de les ralentir. «Ces vicieux et sinueux lacets d'énergie magnétique, issus de l'éjection de masse coronale, explosent depuis le Soleil vers le reste du système solaire, empilant les matériaux devant eux. Et, lorsque ce double marteau frappe la Terre, il déforme le champ magnétique de la Terre dans toutes les directions, relâchant son énergie à tous les coins de la planète», précise Janet Luhmann. Considéré par la majorité comme des événements assez rares, ce genre de tempête magnétique se produit constamment dans le système solaire, bien qu'elle ne soit pas toujours observée.