Ali Benouari, dont le dossier de candidature à la présidentielle a été rejeté, monte au créneau pour répondre à la secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui est candidate à l'élection du 17 avril. Louisa Hanoune n'ayant pas apprécié les lettres adressées par Benouari à Manuel Barroso, Barack Obama et Ban Ki-moon, avait qualifié cette démarche d'«appel à une intervention étrangère». Aussi, M. Benouari a répliqué. Il n'envisage pas d'ester en justice la candidate, du moins pour l'instant, il s'est contenté d'une réponse politique. Benouari traite Louisa Hanoune d'«imposteur» déguisée en responsable politique et l'accable de graves accusations : «Vous avez d'abord usurpé une idéologie pour faire semblant d'être du côté des travailleurs. En réalité, vous êtes un agent du système. Le rôle qui vous a été confié est de faire croire que vous incarnez une gauche radicale et que l'Algérie est un pays démocratique.» Pour Benouari, la leader du PT «occupe la scène politique depuis un quart de siècle, mais consacre plus de temps à faire du donquichottisme politicien, enfonçant des portes ouvertes, enfourchant des thèmes creux comme la dénonciation permanente de l'impérialisme». De l'avis de Benouari, Louisa Hanoune vend des slogans aux travailleurs qui crèvent dans le chômage et la précarité et ne s'intéresse ni au sort de l'économie ni au sort des travailleurs. «Vos invectives ne trompent personne, car tout le monde sait qu'elles servent à justifier votre salaire de députée et les multiples avantages que le système vous donne sans que vous n'ayez jamais besoin de travailler.» Dans sa longue diatribe contre Louisa Hanoune, Benouari détruit le slogan de campagne de la candidate : «Votre deuxième république c'est du vent et votre présence dans cette élection n'est qu'une occasion de faire semblant d'exister, aux frais du contribuable. Elle est aussi un instrument entre les mains du pouvoir pour démolir les candidats les plus crédibles : comme Ali Benflis.» Pour le candidat déchu, la présence de Louisa Hanoune dans cette élection est si singulière : «En vous en prenant à ma personne, moi qui ne suis même pas candidat, vous espérez atteindre Ali Benflis, le candidat le plus sérieux de cette élection.» Benouari justifie en outre sa démarche et se défend : «Ma lettre du 1er avril ne contient rien qui laisse penser que j'en appelle à l'ingérence étrangère. Au contraire, je dis aux Américains et aux Européens de ne pas se mêler de nos affaires, en commençant par ne pas cautionner la fraude électorale.» Benouari accuse Louisa Hanoune d'avoir grossièrement déformé le sens de ses lettres adressées aux différentes instances internationales, et ce, pour en tirer des dividendes politiques….