Au onzième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, postulante à la magistrature suprême, est revenue, lors de ses meetings organisés à Adrar et Tamanrasset, sur la visite de John Kerry, les lettres adressées par le candidat déchu, Ali Benouari, aux différentes organisations internationales et sur l'appel de certaines personnalités politiques pour l'arrêt du processus électoral. Tamanrasset De notre envoyée spéciale Pour Mme Hanoune, il s'agit ni plus ni moins d'un appel à l'intervention étrangère et l'ingérence dans les affaires internes de notre pays. La dirigeante du PT n'a pas caché sa colère et se dit convaincue que l'Algérie est à la croisée des chemins. Elle a mis en garde contre les «dangers» qui pèsent sur la «sécurité» de l'Algérie en raison du contexte particulièrement «tendu» le long de nos frontières et de l'instabilité de pays voisins. «Que vient faire John Kerry en Algérie ? Vient-il pour nous dicter la démarche à suivre ?», s'est interrogée L. Hanoune, tout en dénonçant les tentatives de l'Administration américaine de faire du chantage aux décideurs algériens ainsi que des pressions, et ce, en pleine période électorale. La leader du PT exhorte le peuple algérien à se battre et à ne pas accepter de renoncer aux acquis socioéconomiques de l'Algérie et appelle à la prise en charge des revendications citoyennes, notamment celles des jeunes, afin de mettre notre pays à l'abri des dangers au niveau de nos frontières.S'agissant des missives adressées par Ali Benouari aux institutions étrangères, la secrétaire générale du PT s'est montrée stupéfaite : «Comment ce personnage, inconnu du grand public et qui soutient le candidat Benflis, ose-t-il appeler à l'intervention étrangère ?» «Est-ce que le candidat Benflis adhère à cette initiative ? Si c'est le cas, c'est un procédé grave. Même durant la décennie noire, personne n'a appelé à l'ingérence étrangère parce que la crise était interne. A quoi répond cette démarche ?», se demande Mme Hanoune. Cette dernière n'a pas épargné le général Yala et d'autres personnalités politiques qui se prononcent pour une période de transition. Face à son auditoire, Louisa Hanoune s'est attardée également sur l'identité nationale et propose, si elle serait élue, de mettre en place un secrétariat d'Etat chargé de la promotion de la langue amazighe qui assurera son enseignement obligatoire à l'échelle nationale et sa transcription à travers la traduction et l'interprétation dans les universités.