L ‘accord de cession des marques de FagorBrandt (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich...) a été conclu entre Cevital et le groupe espagnol Fagor, maison-mère en faillite de FagorBrandt, pour 25 millions d'euros. Après des mois de suspense et de tractations, le rachat de l'entreprise FagorBrandt par le groupe algérien Cevital est désormais possible. Le tribunal de commerce espagnol de San Sebastian a accepté, hier matin, l'accord de cession des marques de FagorBrandt (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich...) conclu entre le Cevital et le groupe espagnol Fagor, maison-mère en faillite de FagorBrandt, pour 25 millions d'euros. La décision est tombée à quelques heures seulement de l'audience cruciale pour le sort du fabricant prévue en France. Déposé il y a trois mois par Issaâd Rebrab, PDG du groupe Cevital, le plan de reprise était suspendu à cet accord de rachat des marques détenues par une autre filiale du groupe espagnol Fagor. Le tribunal de commerce basque avait bloqué la cession le 14 mars et exigeait 35 millions. Cevital et l'administrateur judiciaire français avaient fait appel de cette décision. «Le tribunal a accepté leur recours, l'accord de cession des marques est validé. C'est une excellente nouvelle qui ouvre la voie à une levée de la condition suspensive à la reprise posée par Cevital et un immense soulagement pour l'ensemble des salariés», s'est réjoui Christian Legay, délégué CFE-CGC. Faute de pouvoir payer les fournisseurs, les quatre usines de FagorBrandt étaient à l'arrêt depuis la mi-mars. «La décision espagnole rend possible un plan de cession à Cevital. Des perspectives favorables s'ouvrent», a déclare un porte-parole de l'entreprise. Le groupe Cevital prévoit de conserver les usines de Vendôme et Orléans, le siège de Rueil-Malmaison et les services après-vente basés à Cergy-Pontoise, soit 1200 emplois en France. Il pérennise aussi 300 emplois en Espagne et 750 en Pologne. En France, le groupe de Issaâd Rebrab apportera 100 millions d'euros, à en croire les syndicats. Le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) devait examiner, hier après-midi, les offres de reprise de FagorBrandt, à commencer par celle de Cevital, la seule d'envergure. Avec l'accord validé sur les marques, FagorBrandt «échappe à la liquidation pure et simple, c'est une grande satisfaction, ça sauve 1200 emplois», s'est félicité pour sa part Philippe Breger, représentant de la CGT, principal syndicat en France. Ex-n°1 français de l'électroménager, FagorBrandt, en redressement judiciaire depuis novembre 2013, emploie 1800 salariés. Le tribunal de commerce de Nanterre devrait mettre sa décision en délibéré en début de semaine prochaine. Confiant, M. Rebrab affirmait, le 14 mars dernier en marge d'un colloque organisé à Paris sur les investissements étrangers en Algérie, que la reprise de FagorBrandt par Cevital permettra, par ailleurs, de créer «pas moins de 7000 autres (emplois) en Algérie». «Il y aura des produits qui seront usinés en Europe et commercialisés en Algérie, dans le Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient, alors que d'autres, jusqu'à maintenant délocalisés en Chine et ailleurs, seront fabriqués en Algérie et exportés à travers tout le réseau de distribution», avait expliqué M. Rebrab.