Le tribunal commercial numéro un de Saint Sebastian a décidé, vendredi dernier, d'autoriser la vente de la fabrique d'appareils électrodomestiques de la société FagorBrandt à Cevital. C'est donc un immense soulagement pour les salariés de FagorBrandt. A l'issue de six mois d'attente fébrile et inquiète, l'ancien champion français de l'électroménager a échappé à la liquidation qui le menaçait. L'offre de Cevital permettra de sauvegarder au moins 1.200 emplois sur 1.800, sous réserve d'un feu vert mardi du tribunal de commerce de Nanterre, près de Paris. Celui-ci a placé vendredi le groupe d'électroménager en liquidation judiciaire sans cessation d'activité jusqu'au 15 mai et devrait rendre sa décision définitive sur les dossiers de reprise mardi. Le tribunal de commerce de Saint-Sébastien a finalement accepté l'accord de cession des marques de FagorBrandt (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich...), jugeant bon le prix de 25 millions d'euros conclu entre Cevital et le groupe espagnol Fagor, maison mère en faillite de FagorBrandt. Depuis près de trois mois, le plan de reprise déposé par le conglomérat algérien était suspendu à cet accord de rachat des marques, détenues par une autre filiale de Fagor. Le ministre français de l'Economie Arnaud Montebourg a salué une avancée significative sur le chemin de la reprise. Il a assuré que le gouvernement français était disposé à prêter à Cevital une partie des fonds dont il a besoin pour mettre en marche l'appareil productif. Cette poursuite d'activité doit permettre d'accompagner le plan de cession et de sécuriser le paiement des salaires jusqu'à la cession, ont indiqué les administrateurs judiciaires et la direction de FagorBrandt dans un communiqué. Avec l'accord validé sur les marques, l'ex-numéro un français du secteur, en redressement judiciaire depuis novembre, échappe à la liquidation pure et simple, c'est une grande satisfaction, ça sauve 1.200 emplois, a commenté Philippe Breger, du syndicat CGT. L'entreprise, qu'un prêt de l'Etat avait permis de soutenir jusqu'en mars, était au bout du bout, avaient averti les syndicats. Depuis la mi-mars, les quatre usines de FagorBrandt étaient à l'arrêt, faute de pouvoir payer les fournisseurs. Le projet de Cevital prévoit de conserver deux des quatre usines ainsi que le siège et les services après-vente en France, soit les deux tiers des salariés. Il pérennise aussi 300 emplois en Espagne et 350 en Pologne. Rien que pour la France, le groupe de Issad Rebrab va apporter 100 millions d'euros, selon les syndicats. Avec FagorBrandt, Issaad Rebrab n'en est pas à son premier coup d'essai en France. En juin 2013, il avait racheté l'unité d'Oxxo de Cluny (Saône-et-Loire), spécialiste des portes et fenêtres en PVC. Il s'est engagé alors à conserver 288 emplois sur les 407 que comptait l'entreprise, puis a promis de la redynamiser en recrutant pour revenir au nombre de salariés antérieur au rachat. C'est donc un homme d'affaires algérien qui a su conquérir le monde.