Cette fois, c'est à l'étranger que l'ancien président de l'APN (2004-2007), Amar Saadani, fait parler de lui. Sa fortune dans la capitale française attire l'intérêt de la presse locale, qui commence à douter de son origine. Deux grands appartements dont un situé dans un quartier chic de Paris et un compte bancaire très chargé en euros. Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, suscite à nouveau des soupçons de détenir des biens mal acquis. Cette fois, c'est à l'étranger que l'ancien président de l'APN (2004-2007) fait parler de lui. Sa fortune dans la capitale française attire l'intérêt de la presse locale, qui commence à douter de son origine. En effet, le journal électronique Mondafrique.com, que dirige le célèbre journaliste d'investigation Nicolas Beau, révèle des détails sur les biens ostentatoires de l'actuel patron du FLN à Paris.«Juste après sa désignation à la tête du FLN, en septembre dernier, Saadani est venu à Paris pour dissimuler sa fortune : deux grands appartements parisiens, dont un sur l'avenue de la Grande Armée, dans le très chic 16e arrondissement. Ce dignitaire algérien possède surtout un compte en banque confortable dans une des premières banques françaises. Soit, d'après nos informations, 300 millions d'euros», écrit le site dans un article mis en ligne hier, sous le titre «L'Algérie, les appartements parisiens suspects du secrétaire général du FLN». Selon la même source, «deux enfants de Amar Saadani vivent à l'étranger (Paris et Londres)». «Ils (les deux enfants) sont chargés de rendre intraçable cette colossale fortune. En vain», écrit encore Nicolas Beau, qui s'interroge, dans la foulée, sur l'attitude passive des organismes français de lutte contre le blanchiment d'argent : «Soit dit en passant, que fait donc l'organisme français de lutte antiblanchiment, Tracfin, face aux avoirs des dignitaires algériens dans les banques françaises ? Pas grand-chose apparemment !» Ses soupçons à l'égard de Amar Saadani sont nourris, notamment, par son implication présumée dans l'affaire dite GCA (Générale des concessions agricoles) qui a connu un gouffre financier de plusieurs milliers de milliards de centimes. «Ce même Saadani est aujourd'hui présumé coupable de corruption. Son nom est intimement lié au scandale de détournement des fonds alloués à la Générale des concessions agricoles, des fonds estimés à 550 millions de dollars», rappelle l'auteur, réputé pour son travail d'investigation, notamment sur le régime tunisien déchu de Ben Ali ainsi que sur le rôle joué par la famille Trabelsi dans le pillage du pays. Contacté pour avoir sa réaction, Amar Saadani nous a répondu, dans un premier temps, qu'il était «en communication» en nous demandant «de rappeler». Ce qui a été fait à plusieurs reprises. Mais il n'a pas décroché. Cette information compliquera, sans nul doute, la situation du secrétaire général du FLN, un des fervents défenseurs du 4e mandat du président Bouteflika. Il devient, du coup, un ami encombrant pour le clan présidentiel qui l'a coopté, en août 2013, à la tête de l'ex-parti unique. Juste après cette intronisation, Amar Saadani s'est distingué par des attaques virulentes contre le patron du puissant DRS, le général Mohamed Mediène dit Toufik, qu'il accuse de tous «les maux de l'Algérie survenus ces dernières années». Ce faisant, il défend l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, qui, selon lui, «n'a rien à voir dans l'affaire Sonatrach 2», au moment où la justice algérienne avait lancé un mandat d'arrêt international contre lui.