Le ministre français du Budget, François Baroin, a indiqué ce jeudi avoir été «informé» de «mouvements suspects» sur des avoirs en France du clan de l'ex-président tunisien déchu, Zine El Abidine Ben Ali, mais a refusé de parler «d'évasion ou de sortie» de fonds. Tracfin, la cellule du ministère des Finances chargée de traquer les mouvements d'argent suspects, «m'a informé d'une signalisation de mouvements suspects, pas forcément d'évasion ou de sortie», a déclaré M. Baroin, interrogé sur la chaîne de télévision LCI sur un éventuel blocage des comptes de la famille Ben Ali par la France. «Une banque constate un mouvement au-delà des plafonds», a-t-il ajouté. Il appartient, a dit le ministre, à Tracfin, de saisir l'autorité judiciaire compétente. «A ce stade, il n'y a pas encore de procédure engagée par Tracfin, mais il y a désormais des procédures judiciaires engagées par des tiers», a-t-il dit. Après la chute du régime Ben Ali, Tracfin a demandé en début de semaine à l'ensemble des établissements financiers français de lui signaler «sans délai» tout mouvement de fonds suspect, «retraits substantiels en espèces, achat de métaux précieux, envois de fonds vers l'étranger, etc. A partir de là, le ministère peut bloquer administrativement pendant 48 heures toute opération présumée douteuse, avant que la justice ne prenne éventuellement le relais.