Les « nouvelles menaces criminelles » ont fait l'objet d'un débat hier à l'occasion d'une conférence organisée par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à l'Ecole supérieure de la police à Alger. Dans une communication sur le thème « Nouvelles menaces, nouvelles formations, nouvelles technologies », Alain Bauer, expert à l'Observatoire français de criminologie, s'est penché sur les nouvelles menaces auxquelles le monde est appelé à faire face. A ce propos, M. Bauer a indiqué : « Ce qui s'est passé en Algérie durant la décennie du terrorisme est un indicateur qui nous permet d'analyser ce qui se passe ailleurs. » « Au moment où le terrorisme et le crime organisé se rencontrent et deviennent de plus en plus menaçants, il va falloir coopérer et conjuguer nos efforts à même de venir à bout de ces deux phénomènes », a-t-il souligné. Notant que les organisations terroristes « ont changé de nature, devenant peu organisées mais se basant sur des outils extrêmement importants », M. Bauer a appelé à une « meilleure coopération entre les services de renseignements des différents pays » afin de « faire échec aux desseins des terroristes et des criminels ». S'agissant de ces nouvelles menaces, l'intervenant a fait état de l'apparition de ce qu'il a appelé un « microterrorisme », « très compliqué et agissant sur des territoires relativement flous qui posent vraiment problème ». C'est la raison pour laquelle il a plaidé pour un « traitement radical » de ce phénomène « impliquant la responsabilité des grandes nations occidentales » dans un monde qui « évolue et qui change constamment ». Le directeur des écoles de police, Kara Bouhedba Abdelkader, a indiqué, pour sa part, à l'ouverture de cette conférence, que celle-ci entre dans le cadre d'« une série de rencontres thématiques prévues par le programme de formation élaboré à cet effet ». Elle « s'inscrit également dans l'optique du partenariat entre la DGSN et les polices des pays étrangers, aussi bien européens qu'arabes et africains », a-t-il ajouté, soulignant que cela « dénote de l'ouverture prônée par la DGSN » en vue d'« améliorer les programmes de formation et les adapter à la nouvelle conjoncture ».