Finalement, la liste des 505 bénéficiaires de logements sociaux en la ville nouvelle n'a pas été affichée, cette semaine, comme promis par le maire. Rencontré, ce dernier impute ce retard à la persistance du refus du relogement par certains habitants. En effet, parmi les occupants d'un ancien centre de recasement communal dit « Haï Moulay Mustapha », il en est certains qui sont propriétaires de leurs habitations. Certains d'entre eux ont tenu à sensibiliser les correspondants de presse sur leur cas pour contrer le discours du maire largement répercuté par la presse. Ils disent ne pas adhérer à leur relogement de force, estimant que ce n'est pas le risque de danger de séisme qui fait agir les autorités locales. « Parce que, si c'est la véritable raison, plus de la moitié de la ville serait concernée par cette opération de relogement. » Aussi, en se référant aux propos du maire, ils estiment que l'enjeu serait ailleurs. « En fait, ce qui intéresse d'abord les autorités c'est de reconfigurer l'urbanisation de la ville et lui donner un caractère plus avenant, comme elles le disent, ce qui est en soit louable de leur part. Mais, l'ennui dans tout cela c'est que nous ne sommes pas en mesure de payer un loyer, d'une part. D'autre part, pourquoi aller s'encager dans un immeuble alors que nous sommes dans des haouchs qui sont loin d'être des habitations de type précaire comme cela a été écrit ? » Nos interlocuteurs indiquent également qu'au cas où ils seraient obligés de vider les lieux, on leur aurait détruit une habitation qui, sur le marché de l'immobilier, possède un prix. « En ce qui me concerne, cela ne me suffit pas qu'on me dise que le terrain restera ma propriété. Pourquoi ne m'indemnisera- t-on pas la démolition de ma maison puisqu'elle n'a rien de précaire et, en plus, je n'ai rien demandé ? Avec l'indemnisation, oui, je pourrai admettre mon éventuel relogement tout en gardant la propriété du terrain de ma bâtisse. Et de cette façon, ce relogement ne sera que provisoire puisque je peux sereinement envisager l'option de la formule LSP comme proposition valable. Mais qu'on ne me rabaisse pas d'une situation de propriétaire à celle de locataire dont on disposera du terrain de sa maison démolie dans un rapport de force en sa défaveur. Parce que, franchement, je ne crois pas aux bons mots qui m'assurent que je ne serais jamais exproprié de mon terrain. Parce que les lois d'aujourd'hui peuvent changer demain. » Un autre interlocuteur envisage autrement les choses : « Moi, pour tout vous dire, le respect de la parole donnée de la part des responsables, je demande à voir. Nous nous sommes toujours fait blouser. »