Le maire de Témouchent n'a pas encore affiché la liste des bénéficiaires des 505 logements de la nouvelle ville et ce, deux semaines après en avoir fait solennellement l'annonce au cours d'un point de presse. Les habitants du quartier Haffif Ali, eux, ont une version moins prosaïque que celle que le président de l'APC a fournie pour expliquer le retard, un retard imputé aux habitants d'un autre quartier, Douar Labiadh, promis à la démolition. Ces derniers freineraient l'opération relogement qui les concerne parce qu'ils se plaignent de ne pouvoir payer le loyer des logements. Ainsi, ils bloqueraient l'affichage de la liste. Les habitants de Haffif Ali disent que ceux de Douar Labiadh ne sont pas concernés par la liste des 505 puisqu'ils sont bénéficiaires hors quota dans la mesure où leur cas ne relève pas de la commission d'attribution de logements sociaux, mais d'une autre opération consistant à démolir le vieux bâti, à recaser ses occupants et ainsi récupérer du terrain pour réurbaniser tout autrement la ville. Nos interlocuteurs soutiennent que le retard est imputable au fait qu'après l'affichage des listes, l'APC craint une émeute comme lors de l'affichage d'une première liste de 500 bénéficiaires toujours en la nouvelle ville, il y a deux mois. En effet, toujours selon les habitants de Haffif Ali, l'APC aurait refusé d'étudier les demandes de logement des autres habitants de leur quartier qui sont hébergés chez leurs parents qui, eux, sont propriétaires. L'étude de leurs dossiers aurait été refusée au motif qu'ils sont concernés par une alléchante promesse de recasement qui devrait les entraîner à forcer la main à leurs logeurs à accepter la démolition de leurs haouchs. Hors, si certains propriétaires ont cédé à la pression, le plus grand nombre a résisté. De sorte que si l'APC rendait publique une liste où de légitimes prétendants au logement social auraient été exclus, tels ceux de Haffif non propriétaires, elle risquerait leurs foudres, d'autant qu'ils se seraient sentis les dindons d'une grossière manipulation de la part des autorités locales obnubilées par leur désir d'encager les habitants propriétaires de Sidi Haffif dans des bâtiments alors que ces administrés se sentent plus heureux dans leurs haouchs.