Amar Saadani ne boude pas son plaisir. Le secrétaire général du FLN a animé, hier en début d'après-midi à Alger, une conférence de presse pour «exprimer sa satisfaction des résultats de la présidentielle». Le secrétaire général du FLN veut passer à une nouvelle étape. Point d'attaque frontale contre l'armée ni de critique envers l'opposition. Le chef de ce qui se présente comme le parti majoritaire réclame la tête du gouvernement et cherche désormais «une démocratie apaisée». «Il faut arriver à une étape où le vaincu reconnaît la victoire de son adversaire», a indiqué Amar Saadani d'un ton provocateur. Pis, il se permet même d'inviter les partis politiques à «commencer une nouvelle étape dans la vie politique du pays». Cette étape doit se faire, selon l'orateur, par le biais d'«un dialogue inclusif» avec toutes les forces en présence, «y compris l'opposition». Mais «le dialogue doit d'abord commencer avec les partis du pouvoir autour du respect de la morale politique».Le secrétaire général du FLN, qui considère que «l'élection ne souffre d'aucune fausse note», a déroulé ce qu'il pense être le programme de Abdelaziz Bouteflika dans les prochains jours. Outre la nomination d'un nouveau gouvernement que Saadani préfère politique, le chef de l'Etat va annoncer une révision de la Constitution. «Rien ne l'oblige, mais Abdelaziz Bouteflika va donner beaucoup de place à l'opposition qui va avoir désormais un statut», indique Saadani, qui insiste également sur «le renforcement des droits de l'homme dans la nouvelle Constitution». Le secrétaire général du FLN, qui nie vouloir imposer une Constitution en 48 heures, se dit prêt «à accepter un dialogue national autour d'une Constitution consensuelle». L'homme a nié demander le poste de Premier ministre. «Dans la nouvelle Constitution, il sera précisé que le parti majoritaire va gouverner», a-t-il dit. Saadani rejette tout débat sur une période de transition : «Ces gens qui demandent une période de transition ont commencé par demander l'application de l'article 88 de la Constitution (qui aborde la question de l'incapacité du chef de l'Etat, ndlr), après, ils demandent l'empêchement de la candidature du Président. Maintenant que le Président est élu, ils revendiquent une période de transition. C'est un comportement étrange.» Alors que tout le monde attendait que Saadani attaque Benflis, le secrétaire général du FLN a jeté son venin sur les animateurs du mouvement Barakat, les accusant de travailler pour des «agendas» venus de l'étranger. Interrogé sur les attaques contre le DRS, Amar Saadani a indiqué: «Vous avez lu que le président de la République nous a demandé de cesser les hostilités. Le débat est donc clos.»