«Je ne pense pas qu'on ira vers un gouvernement de technocrates. Le nouvel exécutif sera formé par les partis politiques», a-t-il déclaré au cours de la conférence de presse tenue hier au siège du parti. Amar Saâdani justifie sa position en soutenant que «le gouvernement de technocrates correspondait mieux à une période de transition». Or, cette perspective de période de transition n'est pas la bienvenue pour Amar Saâdani. Et à propos de cette «offre» portant période de transition, Amar Saâdani n'a épargné personne. Estimant que «celui qui parle de cela s'exprime en dehors de la Constitution», le chef du FLN - à qui manquait la précision de l'argumentaire- a tiré sur Moussa Touati, sur les islamistes et sur d'anciens militaires. A l'égard du président du FNA, dernier au classement des candidats à la présidentielle 2014, Amar Saâdani se dit être «étonné d'entendre un candidat aux élections parler d'une période de transition». Vis-à-vis des islamistes, c'est leur opposition à une ancienne –peut être inutile- période de transition qui est évoquée comme reproche par Amar Saâdani. Ce dernier explique même pourquoi les islamistes ont boycotté le scrutin présidentiel, estimant qu'«ils savent que leur santé politique ne leur permet pas de s'engager». Sur sa lancée, Amar Saâdani n'a pas raté le mouvement Barakat, à qui il attribua des similitudes avec celui d'Egypte, Kifaya. «Qui est derrière Barakat ?», s'est interrogé le conférencier, en soulignant que «ceux qui veulent imposer le printemps arabe en Algérie ne connaissent pas notre pays». S'agissant des actions de rue de ce mouvement, empêchées par les autorités, il expliquera l'interdiction par le fait que «Barakat n'est pas agréé». «Le Président a programmé la révision de la Constitution, dont le but est de consolider la stabilité. Cette Constitution va consacrer la démocratie, garantir tous ses droits à l'opposition.» Sur les rapports qu'il entretient avec l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le secrétaire général du FLN répond : «Je n'ai aucun différend avec Sellal. La preuve, j'ai mené avec lui la campagne électorale.» Pour sa première déclaration après la proclamation des résultats, Saâdani s'est vu obligé de riposter à Ali Benflis, qui a dénoncé «une fraude à grande échelle». Pour Amar Saâdani, «ceux qui parlent de fraude veulent justifier leur échec. Le candidat du FLN a remporté ces élections grâce aux voix du peuple». Concernant le taux de participation dans cette élection, Saâdani soutient que «51% est un taux de participation important dans les pays démocratiques». A. Y.