Haï Chorfa est l'une des plus grandes localités de la commune de Chlef. Elle abrite de nouvelles cités mais aussi des quartiers dans l'oubli, à l'image du faubourg de la zone 6. Le mauvais état du réseau routier donne un aperçu de la situation qui y prévaut depuis longtemps. Pour y accéder, il faut emprunter une route à peine carrossable, qui mène également vers la cité des 712 logements, récemment consacrée «quartier le plus propre». La différence entre ces deux entités urbaines montre que les nouveaux programmes d'habitat constituent une exception dans le décor noirci de nos agglomérations. Haï Chorfa n'échappe donc pas à la règle, à l'instar des autres banlieues où le paysage demeure largement dominé par les habitations en préfabriqué qui s'apparentent à de véritables cités-dortoirs érigées suite au séisme de 1980. En effet, un spectacle de désolation caractérise les lieux, avec sont lot d'éclairage public défectueux, de routes défoncées et de services d'accompagnement quasi inexistants. Les habitants ont l'impression d'être marginalisés sans aucune assistance ni aide des pouvoirs publics. «Rien n'a changé ici depuis les années 1980. Nous manquons de tout : éclairage, assainissement, eau potable, réseau routier, transport public et surtout des structures socioculturelles, tels que les commerces et les centres d'animation pour les jeunes», déplorent des pères de famille. Ils lancent donc un appel pressant aux autorités pour qu'elles se penchent sur leurs doléances.