Les vestiges découverts dans cette commune ne sont toujours pas mis en valeur. Les habitants réclament des infrastructures de jeunes et le raccordement de leurs foyers au gaz de ville. Située à équidistance entre les villes antiques de Rusuccurus (Dellys) et Lomnium (Tigzirt), Taourga (l'antique Tigist), mérite une attention toute particulière des pouvoirs publics, notamment du ministère de la culture, au vu des vestiges inestimables que recèlent ses entrailles. Un glissement de terrain a mis récemment à nu une nécropole datant de la civilisation numide et un sarcophage romain avec une salle et des céramiques rappelant les rites mortuaires. L'aménagement d'une chambre dans une grotte et la découverte d'un moulin à olives primitif suggèrent que des pans entiers de la riche histoire de cette partie de l'Algérie profonde demeurent des secrets de valeur à percer. Le lieu des découvertes pré-citées prête, en effet, à penser qu'un véritable trésor, pour ne pas dire toute une ville antique, se cache sous cet amoncellement de terre. Après le découpage administratif de 1985, la localité de Taourga qui dépendait de la wilaya de Tizi Ouzou a été rattachée à la wilaya de Boumerdès. Sa population est estimée actuellement à environ 10 000 âmes répartis sur le territoire du chef-lieu communal et des huit villages qui lui sont rattachés, à savoir El-Djemaâ, Aïn-Tingrine, Bouhbachou, Laghdaïr, Béni-Attar, Bouhciène, EL-Kodiat et Mazer. Et parce que le chômage les a laminés, de nombreux jeunes de l'antique Tigist ont préféré quitter précipitamment cette région montagneuse qui les a vus naître pour aller sous des cieux autrement plus cléments à l'instar du Canada, de l'Italie, de la France et de l'Espagne. Ceux qui pour une raison ou pour une autre ont préféré d'y rester, remplissent à longueur de journée les cafés maures très répandus dans la région. La bibliothèque communale demeure fermée, et ce, bien que ses travaux de réalisation aient pris fin il y'a de cela près de deux années. Fort heureusement pour ces laissés-pour-compte, la commune de l'ex-Horace Vernet (nom donné par les colonialiste français) à cette charmante ville, compte une équipe communale de football qui les distrait lorsqu'elle se produit à domicile. Budgets insuffisants En matière de raccordement au réseau de gaz naturel, les Iwarguiwen continuent à l'ère de la haute technologie à user de bonbonnes de gaz et parfois de bois pour se réchauffer notamment quand la neige recouvre de son manteau blanc la région et bloque les routes, empêchant les livreurs de cette énergie vitale à approvisionner les populations locales. Cela dit, une source proche de l'APC de Taourga nous a déclaré, tout récemment, qu'un nombre non négligeable de foyers de la localité seront dotés dans un avenir très proche de cette énergie. Quant à l'eau potable, même si elle venait à connaître des coupures prolongées, les citoyens de la commune de Taourga ne s'en plaindraient pas. Et pour cause, l'antique Tigist dispose de nombreuses sources naturelles d'eau d'une rare limpidité et qui n'a rien à envier à l'eau minérale que l'on retrouve dans des magasins. Concernant le secteur de l'éducation, même s'il faut reconnaître que le chef-lieu de commune dispose de deux collèges d'enseignement moyen, il continue toutefois à fonctionner depuis le 1995 avec une annexe de lycée dépendant sur le triple plan pédagogique, administratif et financier du lycée de la commune de Baghlia. Et, pour un meilleur rendement, les lycéens de la région réclament légitimement un lycée digne de ce nom. Touchés de plein fouet par le séisme qui avait fortement secoué la wilaya de Boumerdès, certains sinistrés continuent de résider dans des chalets minuscules en attendant de se voir attribuer des logements décents actuellement en réalisation au niveau du hameau d'Ighil et dont le taux d'avancement des travaux est des plus appréciables. Seulement, malgré l'enveloppe financière accordée par les pouvoir publics pour le revêtement du chemin reliant ces logements au chef-lieu de commune, les citoyens d'Ighil continuent de patauger dans la boue en hiver et d'inhaler d'importantes quantités de poussière en été. La commune de Taourga, mérite un sort autrement meilleur que celui qui lui a été réservé. Enfin, durant la longue nuit du terrorisme destructeur qu'a vécue le pays, Taourga, à l'exception de quelques tentatives déjouées grâce à la vigilance des forces combinées de sécurité et des citoyens, n'a pas connue d'actes terroristes sur son territoire. Et pour cause, à l'opposé des localités limitrophes, aucun enfant de la commune de l'antique Tigist pourtant isolée, n'a rejoint le maquis. À présent que la tempête est passée et que le pays a retrouvé la stabilité tant recherchée, les citoyens réclament à juste raison, la restitution de leurs fusils de chasse qui leur permettraient de chasser les sangliers dont le nombre s'est dangereusement multipliée et dans les ravages causés aux champs et aux cultures maraichères sont des plus fâcheux.