Arrêtés et présentés devant le juge d'instruction, deux jeunes (un Algérien et un Tunisien) risquent la prison. Il s'agit d'un militant de l'association RAJ, Kadi Mohand, et de Moez Benncir, interpellés, le 16 avril dernier à proximité de la Faculté centrale d'Alger au moment de la manifestation du mouvement Barakat. «Ces deux jeunes ont été placés en garde à vue depuis le 16 avril dans les locaux de la division Centre de la police judiciaire à Alger, puis présentés devant le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed le 20 avril 2014 ; ils sont poursuivis pour ‘‘attroupement non armé dans une place publique qui touche à l'ordre public'' selon l'article 97 et 98/1 du code pénal algérien», expliquent la LADDH, le RAJ et le RADDH dans un communiqué commun. Selon la même source, «le parquet les a déférés devant le juge d'instruction de la 3e chambre d'instruction près le même tribunal qui a ordonné leur mise en détention provisoire à la prison de Serkadji». «Le seul tort de ces jeunes est d'avoir été à la mauvaise heure, au mauvais endroit. Les deux jeunes réfutent avoir une quelconque relation avec les manifestations, ils ne faisaient que passer», explique-t-on dans le même communiqué. Les trois organisations dénoncent les intimidations et le harcèlement judiciaire à l'encontre de ces deux jeunes et exigent leur libération immédiate. «Nous appelons par conséquent les autorités algériennes à respecter la liberté des citoyens algériens de se rassembler et de manifester pacifiquement afin de revendiquer leurs droits, garantie par la Constitution algérienne et par les conventions internationales des droits de l'homme, dont le pacte international relatif aux droits civils et politiques a été ratifié par l'Algérie en 1989», ajoutent encore les trois organisations.