Véritable problème découlant des graves échauffourées intercommunautaires qui ont ébranlé la vallée du M'zab, les perturbations dans le système éducatif de la wilaya de Ghardaïa, notamment dans ses deux communes de Ghardaïa et Bounoura, reste comme un os en travers de la gorge des responsables locaux et des autorités en charge de la sécurité. Les deux éléments qui entravent en fait la bonne activité des établissements scolaires restent en fait d'abord la sécurité dans et en dehors des structures de l'éducation et le transport qui reste très faible, les propriétaires de bus restent réticents à desservir certains quartiers «à risques patents et latents», selon certains approchés par nos soins pour connaître les raisons de leur inactivité. «Nous sommes constamment victimes de jets de pierres et d'insultes dans ces quartiers. Tant que l'itinéraire qui nous est astreint n'est pas sécurisé, nous refusons de prendre des risques», nous déclare un chauffeur de bus de la ligne 52, qui part de Sidi Abbaz, dans la commune de Bounoura, jusqu'au quartier El Korti dans la commune de Ghardaïa et qui en fait est à la limite de la daïra de Daya Ben Dahoua, en passant par El Ghaba (la palmeraie), Lachbor et Touzzouz, tous des quartiers mozabites, où presque plus aucun bus appartenant à un Arabe ne s'est aventuré depuis presque deux mois. La direction de l'éducation reprend de l'autorité Cette situation où chaque communauté campe sur ses positions a amené la direction de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa à rappeler aux parents d'élèves et aux chefs d'établissement leurs droits et devoirs. Aux premiers qu'ils n'ont aucun droit d'ingérence dans la gestion des écoles publiques qui sont sous l'autorité de l'Etat, aux seconds leur devoir de s'imposer et d'imposer le respect de la réglementation. «Il n'est pas question que des parents d'élèvent se muent en responsables d'établissements scolaires et se permettent de désigner des enseignants et d'en exclure d'autres», rappelle le directeur de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa, Azzedine Djillani, qui enchaîne : «Il ne faut quand même pas accorder à cette affaire l'ampleur qu'elle n'a pas. Il n'y a que deux communes qui sont concernées par ce problème et pas toute l'étendue des deux communes. En tout et pour tout, nous avions des problèmes dans un (1) lycée, deux (2) CEM et six (6) écoles. Aujourd'hui, il ne reste que deux établissements primaires qui restent réfractaires à nos appels. Nous allons faire asseoir tout le monde autour d'une table, parents d'élèves, directeurs d'établissements, représentants syndicaux des enseignants pour trouver une solution à ces deux écoles. Nous engagerons tous les efforts nécessaires pour y arriver, et ce, pour le bien des enfants qui ne doivent pas être les otages de cette situation conflictuelle. Nous gérons une crise qui est une réplique des événements vécus par la région.» Report d'examens A la question de savoir si les parents d'élèves et les syndicalistes de l'Unpef ont sollicité le report ou une deuxième session des examens du BEM et du Bac, Azzedine Djillani, le directeur de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa a été catégorique : «A ce jour, il n'y a rien d'officiel à ce sujet. Aucune correspondance signée et émanant de ces deux parties ne nous a été transmise». A notre question de savoir quelle serait la réaction des autorités au cas où ceux-ci transmettraient des correspondances en ce sens dans les jours à venir, Azzedine Djillani balaie cette éventuelle revendication d'un revers de la main : «Pourquoi en arriver à cette extrême, alors que notre wilaya n'est pas en retard sur les programmes. Dites-vous bien qu'il y a des wilayas qui ont observé près de 3 mois de grève et qu'elles n'ont pas sollicité ce report. Pour l'instant en tout cas, il n'y a pas nécessité de réfléchir à ce cas de figure.» Le problème majeur qui se pose en ces moments aux établissements scolaires des 3 paliers à Ghardaïa est l'arc-boutisme des deux camps, chacun estimant avoir raison pour avoir été agressé par l'autre camp. Les enseignants et les élèves de chaque communauté se retrouvent ainsi confinés chacun dans son camp dans une espèce d'autarcie qui ne dit pas encore son nom. Aux autorités compétentes de s'investir totalement pour rapprocher les deux communautés qui se doivent de revenir à la raison et revivre ensemble comme ils l'ont toujours fait. Mais pour cela, la justice doit passer. Tous les coupables à quelque niveau que ce soit doivent répondre de leurs actes devant la justice. Ce n'est qu'à ce prix, et le seul, que les plaies pourront être refermées, lentement.