Pour dénoncer les dépassements et agressions qu'ils subissent au sein des établissements scolaires, les élèves de la communauté mozabite à Ghardaïa «boycottent» l'école à partir d'aujourd'hui. Une décision qui a été prise, a-t-on appris hier, à l'issue d'une réunion des membres de l'association des parents d'élèves, qui dénoncent «les injustices, humiliations et agressions que subit leur progéniture au sein des écoles publiques de la part des enseignants et de l'administration dont le personnel est à 90% malékite». Selon un membre de l'association, cette situation perdure et aucune mesure disciplinaire n'a été prise pour mettre un terme à ces «dépassements», «malgré les nombreuses correspondances adressées à la Direction de l'éducation». Selon l'association, cette action vise à attirer l'attention de la tutelle et de la Direction de l'éducation, qui ignorent la situation «désastreuse» de l'école publique. Les cours ont été, rappelle-t-on, interrompus pendant presque quatre mois, soit durant les violents évènements qui ont ébranlé la vallée du M'zab. Le calme a été rétabli deux jours avant l'élection présidentielle qui a eu lieu le 17 avril. Les enseignants de plusieurs écoles ont, selon la même source, «prétexté le manque de sécurité et des moyens de transport pour prolonger leur absence et éviter d'assurer les cours au niveau des écoles situées dans les quartiers mozabites, d'où le retard important enregistré dans le programme scolaire des trois paliers». Pour leur part, les parents d'élèves ont pris l'initiative de faire appel à des étudiants bénévoles pour rattraper le temps perdu et éviter une année blanche aux élèves. 300 bénévoles ont répondu présents et les cours ont repris normalement dans les établissements concernés. Les enseignants ont vite réagi et protesté auprès de la Direction de l'éducation. Le directeur de l'éducation, Azzedine Djilani, avait expliqué que «cette mesure prise par l'association des parents d'élèves n'est pas réglementaire et a été rejetée par sa direction et que chaque décision doit être avalisée par le ministère de tutelle». Pour faire face à cette situation, des mesures disciplinaires ont été décidées à l'encontre des instituteurs qui persistent dans leurs absences. Ces derniers ont été d'ailleurs destinataires d'avertissements et de mises en garde, afin qu'ils reprennent leur travail. Le directeur de l'éducation de la wilaya avait précisé qu'une réunion prolongée s'est tenue avec l'associations des parents d'élèves, afin de trouver des solutions adéquates et rattraper le retard enregistré dans le programme scolaire.