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La justice algérienne ne voulait pas de «notice rouge» contre les mis en cause
9 mandats d'arrêt internationaux lancés il y a 8 mois
Publié dans El Watan le 27 - 04 - 2014

Faisant l'objet d'un premier mandat d'arrêt international lancé par l'Algérie, en août 2013, Farid Bedjaoui, conseiller financier de l'ancien
ministre Chakib Khelil, est désormais sur le site des personnes recherchées par Interpol grâce à la justice italienne. Si son nom n'a pas figuré sur cette liste depuis près d'un an, c'est tout simplement parce que la justice algérienne n'a pas précisé la mention «avec notice rouge». Il en est de même pour les huit autres personnes concernées par ces mandats, lesquelles semblent bénéficier d'un statut de privilégié.
A lors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par la justice algérienne en août 2013, la notice rouge concernant Farid Bedjaoui n'a été publiée par Interpol que depuis quelques jours, à la demande de la justice italienne. Présenté comme ancien conseiller financier de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie, Farid Bedjaoui (algéro-franco-canadien) est poursuivi dans le cadre de l'enquête menée par le tribunal de Milan sur le rôle qu'il a pu jouer dans les marchés obtenus par Saipem, filiale du géant pétrolier ENI en Algérie avec Sonatrach, en contrepartie de commissions.
Farid Bedjaoui, faut-il le rappeler, coactionnaire dans des sociétés appartenant aux enfants de Chakib Khelil, a été cité par d'anciens responsables d'ENI et de Saipem, poursuivis en Italie à la suite du dossier lié au scandale Sonatrach 1, actuellement au niveau de la Cour suprême, dans lequel Saipem Algérie est inculpé pour des faits de «corruption» en tant que personne morale. Si du côté algérien, les investigations judiciaires relatives aux informations obtenues grâces aux commissions rogatoires revenues de Suisse, de France et d'Italie, classées sous l'appellation Sonatrach 2, peinent à sortir du bureau du juge du pôle pénal spécialisé près la cour d'Alger, de l'autre côté de la Méditerranée, le juge milanais accélère la cadence et piste partout dans le monde «les complices» liés à une «association de malfaiteurs en lien avec la corruption», à commencer par Farid Bedjaoui, qui fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt international lancé par le juge du pôle pénal spécialisé d'Alger daté d'août 2013.
Il faisait partie d'une liste de neuf personnes, parmi lesquelles Chakib Khelil, son épouse et ses deux enfants, ainsi que Réda Hemeche (son homme de confiance et ancien directeur de cabinet du PDG de Sonatrach), Omar Habour (un influent et puissant homme d'affaires oranais associé de Chakib Khelil), et deux commerçants binationaux ayant joué le rôle d'intermédiaires, poursuivis pour «corruption», «trafic d'influence», «abus de fonction», «blanchiment d'argent», «direction d'une association de malfaiteurs» et «organisation criminelle transnationale». Aucun des mandats n'a été rendu public tout simplement parce que les autorités judiciaires algériennes n'avaient pas ajouté la mention «avec notice rouge» lorsqu'elles ont lancé les mandats d'arrêt.
Des marchés en contrepartie de commissions
Selon des sources bien informées, «lorsque le Bureau central national (BCN) d'Interpol lance un mandat d'arrêt, si ce dernier porte la mention avec «notice rouge», il est tout de suite diffusé sur le site web de l'organisation. S'il y a uniquement un mandat d'arrêt international, il reste en interne c'est-à-dire qu'il est diffusé au niveau de tous les BCN, mais sans être mis à la disposition du grand public». Question : pourquoi les autorités judiciaires algériennes n'ont-elles pas précisé au secrétariat général d'Interpol la mention «avec notice rouge» lors de l'émission des mandats d'arrêt internationaux ? Est-ce pour éviter que les noms ne soient exposés, d'autant que ces derniers font partie du clan le plus puissant, à savoir le cercle présidentiel ? On se rappelle comment Amar Saadani avait fait pression sur l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, pour qu'il retire le nom de Chakib Khelil du dossier, en contrepartie d'un poste au gouvernement et comment il a accusé la justice «d'avoir agi en dehors de la légalité en fabriquant un dossier».
Aussi graves qu'ils aient été, ses propos n'ont malheureusement pas suscité la réaction des autorités, notamment de la justice. Bien au contraire. Le juge chargé de l'instruction a subi de lourdes pressions pour revenir sur des actes de procédure contre Chakib Khelil, afin d'annuler le mandat d'arrêt sous prétexte de «vice de procédure». Une décision prévisible dans la mesure où l'ex-ministre se trouvait au cœur même du système, du régime, et que son épouse est une femme d'affaires influente aussi bien au Moyen-Orient qu'aux Etats-Unis, où le couple et les enfants ont acquis une résidence. Ils doivent détenir des secrets importants qu'il ne faudrait pas divulguer. En les mettant en prison, c'est la boîte de Pandore que le clan présidentiel ouvrirait. Le risque est trop important. Des compromis sont nécessaires pour arriver à une sortie honorable aussi bien pour la famille Khelil que pour le clan présidentiel. Ce qui explique l'intervention de Saadani. Mais du côté italien, les événements se précipitent.
Le juge milanais traque Farid Bedjaoui parce qu'il sait qu'il pourrait être le fil qui le conduira à Chakib Khelil. Raison pour laquelle il met la pression aussi bien sur les autorités libanaises que sur les Suisses et les Emiratis où il aurait pu remonter la traçabilité des transactions financières.
Quelle sera donc la réaction de la justice algérienne, lorsqu'après les Italiens, les Suisses et les Canadiens (qui ont ouvert des enquêtes sur Farid Bedjaoui) prendront le relais de leurs homologues italiens ? Quelle sortie va-t-elle trouver pour sauver la face à celui qu'elle a présenté, il y a moins d'un an, par la voix du procureur général près la cour d'Alger comme «un membre d'un réseau international bien organisé, avec des ramifications sur l'ensemble des continents, qui pratiquait la corruption pour obtenir des contrats avec Sonatrach (…). Des montants énormes ont été versés à des intermédiaires pour être transférés sur les comptes des responsables de l'énergie et des dirigeants de Sonatrach à travers des opérations bancaires très complexes dans de nombreux pays et sur plusieurs continents (…). Ces fonds aboutissaient soit directement chez les responsables de l'énergie, soit indirectement chez les membres de leurs familles, leurs proches ou leurs anciennes connaissances».
Des accusations extrêmement graves portées à la connaissance du pôle judiciaire d'Alger, mais qui n'auraient jamais été rendues publiques si les tribunaux de Milan, de Suisse et de Montréal n'avaient ouvert, à leur niveau, des informations judiciaires sur des faits de corruption impliquant des dirigeants algériens du secteur de l'énergie. «Les premiers éléments d'enquête nous ont permis de retrouver la traçabilité de ces comptes en Asie, en Europe, aux Emirats arabes unis, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis. Le montant de chacune de ces opérations variait entre 20 millions de dollars et 175 millions d'euros. Une partie de ces fonds a été investie dans l'achat de biens immobiliers en Europe», avait précisé le procureur général près la cour d'Alger, ajoutant : «C'est le résultat de faits concrets auxquels la justice algérienne est arrivée.»
Une procédure pour éviter les noms
Aussi graves qu'ils soient, les autorités judiciaires restent très frileuses ; lorsqu'elles font un pas en avant, tout de suite après, elles en font trois en arrière. C'est dans ce cadre qu'il faudra mettre l'omission volontaire de la mention «avec notice rouge» sur les mandats d'arrêt internationaux lancés contre les neuf mis en cause dans le dossier Sonatrach 2, probablement parce qu'ils bénéficient d'un statut très particulier. Jeudi, la presse internationale rapportait que les Américains ont demandé à Saipem les résultats de son enquête sur l'Algérie. Le département américain de la Justice a demandé, en juillet dernier, à la filiale italienne du géant ENI des informations sur le déroulement de son enquête interne sur l'Algérie, selon la presse citant l'agence Reuters. Le directeur financier de Saipem, Alberto Chiarini, a affirmé que son entreprise est prête à collaborer avec le département américain de la Justice. «On nous a envoyé une demande d'informations sur l'Algérie», a-t-il déclaré.


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