Interpol a lancé un mandat d'arrêt contre Farid Noureddine Bedjaoui, cité dans l'affaire «Sapiem et Sonatrach II». L'organisation internationale de police a diffusé une «notice rouge» à l'encontre du jeune homme qui jouit de trois nationalités, à savoir l'algérienne, la française et la canadienne. Pour ceux qui ne le savent pas, c'est par les sociétés off shore de Farid Bedjaoui qu'ont transité toutes les commissions versées à Chakib Khelil et d'autres personnes impliquées dans les affaires «Sonatrach». On ne sait plus si la justice algérienne a engagé quelque procédure contre Farid Bedjaoui, tellement ça semble invraisemblable, et quand il arrive que les tribunaux du pays «parviennent» à bouger le petit doigt dans ce genre d'affaire, cela nous semble tellement puéril qu'on l'oublie rapidement. Et souvent, c'est… fait pour ça ! Tous les Algériens «savent «tout sur les affaires», mais aucun d'entre eux ne se faisait la moindre illusion sur l'aboutissement des accusations contre l'ancien ministre de l'Energie. Jusqu'à ce que la presse et que la justice italienne s'en mêlent. On allait espérer que vérité et justice soient faites. Puis… la justice algérienne prend les choses en main, ne pouvant plus faire autrement au point où en étaient les choses. Et on a encore oublié à force d'entendre beaucoup de monde nous sommer de laisser… la justice faire son travail. C'est-à-dire, entre autres, que la presse ne doit pas faire le sien et l'opinion se tenir tranquille. On pensait que cette fois-ci, on n'allait pas oublier parce que les faits sont trop flagrants et que «l'étranger» est impliqué dans l'histoire. Mais l'étranger est mêlé à une infime partie de l'histoire. C'est sur le territoire national que les choses sérieuses se sont passées. D'ailleurs, sans l'Algérie, cette histoire n'aurait sans doute jamais existé, puisqu'il faut pousser l'absurde jusqu'au bout ! On allait oublier, et cette fois-ci, c'est Interpol qui est venue à la rescousse de la presse et de la justice italienne. Une «notice rouge», vous vous rendez compte ? ! Une petite recherche nous édifie sur la question :«Les notices rouges sont un des moyens par lesquels elle informe ses pays membres qu'un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre d'un individu par une autorité judiciaire. Interpol diffuse des notices rouges pour demander la localisation et l'arrestation d'individus recherchés afin qu'ils soient extradés. Bien que l'expression «mandat d'arrêt international» soit encore largement utilisée, Interpol précise bien que les notices rouges ne sont pas des mandats d'arrêt internationaux, elles appuient simplement des mandats d'arrêt nationaux ou européens contre certains individus pour rendre plus facile leur arrestation à des fins d'extradition, mais en aucun cas elles ne se substituent à ces mandats décidés par des juridictions nationales ou européennes ou par la Cour pénale internationale. Pour qu'une notice rouge soit délivrée et diffusée par Interpol, des règles précises doivent être respectées scrupuleusement. En effet, le Bureau central national (BCN) doit fournir au secrétariat général d'Interpol une série d'informations, notamment sur les éléments qui concernent le mandat d'arrêt en cours de validité. Pour un certain nombre de pays membres d'Interpol, la notice rouge est considérée comme une demande légitime d'arrestation provisoire, notamment lorsque ces pays sont liés au pays requérant par un traité bilatéral d'extradition. Qu'en est-il du cas Farid Bedjaoui ? On ne sait plus, ce n'est plus important. On sait que c'est à la demande de l'Italie que la «notice rouge» a été diffusée et c'est toujours plus rassurant. On allait l'oublier : en plus de Sonatrach, Farid Bedjaoui et son clan auraient aussi touché des commissions dans plusieurs autres contrats en Algérie : l'autoroute Est-Ouest, les chemins de fer, l'eau… Largement de quoi demander une autre notice rouge, non ? Slimane Laouari