Syrie, Egypte, Liban, Mauritanie et Afghanistan éliront leur préisdent les prochaines semaines. Candidats déterminés. Elections stratégiques. Enjeux majeurs. Liban -Date : jusqu'au 25 mai -Candidats : deux candidats officiels, Samir Geagea, Henri Hélou, et cinq pressentis : Michel Aoun, Sleiman Frangié, Robert Ghanem, Boutros Harb, Amine Gemayel. -Favoris : Samir Geagea, Michel Aoun, Amine Gemayel.
Le président libanais doit être chrétien maronite comme le stipule la Constitution du pays du Cèdre. Il s'agit de la seule condition quant à cette élection présidentielle, si toutefois elle arrive à terme. En effet, au Liban, le Président est élu par les députés dont les deux tiers doivent au moins être présents. Le 23 avril dernier, les parlementaires libanais n'ont trouvé aucun terrain d'entente, et ce, en raison de profondes divisons entre les deux principales coalitions politiques, le 14-Mars et le 8-Mars dont fait partie le puissant Hezbollah, décrié par les forces du 14-Mars pour son implication directe dans le conflit syrien voisin, aux côtés des troupes du régime. Si Samir Geagea et Henri Hélou ont officiellement fait acte de leur désir de briguer le poste présidentiel, le Parlement peut choisir n'importe quel responsable politique dans le pays. Le mandat de l'actuel président Michel Sleiman arrive à terme le 25 mai, date à laquelle les députés libanais devront trouver un consensus, faute de quoi, le pays vivra un vide présidentiel. Dans ce cas, le gouvernement actuel aura les pleins pouvoirs exécutifs. Une conjoncture que le Liban a déjà connue, entre 1988 et 2007.
Mauritanie -Date : 21 juin -Candidats : Mohamed Ould Abdel Aziz, Ibrahima Moctar Sarr et Biram Ould Dah Ould Abeid -Favori : Mohamed Ould Abdel Aziz
Alors que la présidentielle mauritanienne approche, le dialogue politique est au point mort. Ces élections devaient justement initier un accord entre le pouvoir et l'opposition pour éviter le boycott. Le décret présidentiel précise que les Mauritaniens qui veulent se présenter à l'élection présidentielle ont jusqu'au 7 mai pour le faire. La campagne sera lancée officiellement le 6 juin. Dans le cas d'un éventuel second tour -si un candidat n'obtient pas la majorité lors du premier- un autre scrutin sera organisé le 5 juillet. Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, est la deuxième personnalité à avoir déclaré sa candidature. Avant lui, c'était le militant anti-esclavagiste célèbre, prix des Nations unies pour la cause des droits de l'homme en 2013, Birame Ould Dah Ould Abeid, à l'avoir fait. Quelques jours plus tard, c'est l'opposant et député mauritanien, Ibrahima Moctar Sarr, chef de l'Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la rénovation (AJD/MR), qui a été désigné par son parti.
Egypte -Date : 21 juin -Candidats : Mohamed Ould Abdel Aziz, Ibrahima Moctar Sarr et Biram Ould Dah Ould Abeid -Favori : Mohamed Ould Abdel Aziz
La commission électorale égyptienne a validé, le 28 avril dernier, la candidature du désormais ex-maréchal Abdelfattah Al Sissi et de l'opposant de gauche Hamdeen Sabbahi. Ce dernier part avec les désavantages des pronostics au regard de la popularité d'Al Sissi parmi les Egyptiens et de l'image d'homme fort qu'il inspire depuis qu'il a annoncé la destitution du président Mohamed Morsi, le 3 juillet dernier. Morsi était issu de la mouvance des Frères musulmans qui font l'objet d'une véritable fronde de la part du régime égyptien, dont l'armée semble désormais avoir repris les rênes. Le pays est plongé depuis plusieurs années dans une crise économique majeure à laquelle s'ajoute désormais une crise sécuritaire sans précédent. La police est la cible récurrente d'attaques terroristes ; le mois dernier, trois généraux de la police égyptienne ont été tués. Le défi pour le nouveau président de l'Egypte sera d'endiguer la menace terroriste et de faire redémarrer l'activité économique, laquelle est largement basée sur le tourisme, un secteur où la sécurité est précisément primordiale.
Afghanistan -Date : second tour le 7 juin -Candidats : Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah -Favori : Abdullah Abdullah
L'ancien l'ex-MAE afghan, Abdullah Abdullah, est arrivé largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Afghanistan avec 44,9% des suffrages exprimés, affrontera l'économiste Ashraf Ghani (31,5%) au second tour du scrutin, selon des résultats préliminaires publiés samedi 26 avril. Zalmai Rassoul, un proche du président Hamid Karzaï, considéré comme le candidat du pouvoir sortant, n'a obtenu que 11,5%. Des estimations officielles ont chiffré le taux de participation à 60% sur un total de 12 millions d'électeurs inscrits. Mais jusqu'à 18 millions de cartes d'électeur sont en circulation. La commission électorale a averti que la fraude risquait de retarder l'ensemble du processus électoral. Dans la seule province d'Herat, le responsable de la commission des recours électoraux a déclaré que 100 000 bulletins de 27 bureaux de vote avaient été invalidés. Les résultats du premier tour doivent encore faire l'objet d'une publication définitive le 14 mai après examen d'éventuels recours. Le deuxième tour entre Abdullah et Ghani pourrait avoir lieu le 7 juin, a annoncé Ahmad Nuristani, à moins qu'un vainqueur ne soit désigné à l'issue de négociations entre candidats. Depuis le début de la présidentielle afghane, huit candidats étaient en lice pour succéder à Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé l'Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001.
Syrie -Date : 3 juin prochain -Candidats : dix-sept : Bachar Al Assad, Ali Wanous, Talea Salah Nasser, Azza Al Hallak, Samih Mikhael Moussa, Mahmoud Halbouni, Mohammad Al Kanaan, Ahmad Al Abboud, Khaled Al Kreidi, Bachir Al Ballah, Aymane Al Issa, Sawsan Haddad, Samir Maala, Mohammad Firas Rajjouh, Abdelsalam Salamé, Hassan Abdallah Al Nouri, Maher Al Hajjar. -Favori : Bachar Al Assad
Pour la première fois depuis que la famille Al Assad est au pouvoir, une élection présidentielle aura lieu en Syrie. Depuis la modification constitutionnelle de 2012, plusieurs candidats peuvent se présenter à la magistrature suprême. Auparavant, seul le candidat du parti Baath avait le droit de se présenter lors d'un référendum. Bachar Al Assad fait partie des 17 Syriens ayant fait acte de candidature pour cette présidentielle. Le Parlement syrien, largement acquis à la cause d'Al Assad, devra trancher sur la recevabilité de chaque candidature. La loi électorale prévoit que chaque candidat doit obtenir 35 parrainages de députés syriens, une formalité pour le président sortant, grandissime favori pour un troisième mandat consécutif. En outre, pour être candidat, un citoyen doit prouver qu'il a vécu pendant dix ans de manière continue en Syrie, ce qui exclut de facto l'opposition en exil. Alors que le pays entre dans sa quatrième année d'une guerre civile qui a déjà fait plus de 170 000 victimes, l'opposition a d'ores et déjà crié à la «farce» électorale.