Le vent et sa puissance... Le vent producteur d'énergie... Plus qu'un mythe, c'est une réalité dans les pays audacieux et qui s'en donnent les moyens. Le mouvement s'est lentement insinué lorsque le pétrole a tari quelques-uns de ses gisements et l'énergie nucléaire a révélé ses limites sur la santé des citoyens vivant à proximité d'une centrale. Puis les gaz à effets de serre s'accumulant dans l'atmosphère, il fut décidé de parer la catastrophe en s'entendant sur « un minima écologique ». Ce minima s'est vu doté d'un nom : Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Elle naquit à Kyoto en 1997. « Les pays signataires se sont engagés à réduire progressivement leur consommation en énergie fossile (charbon, pétrole, gaz naturel) au profit d'énergies, dont la mise en œuvre n'entraîne pas l'extinction de la ressource initiale. Ce sont les fameuses ressources renouvelables. » L'énergie solaire n'a pas les mêmes performances que l'énergie éolienne. Idem pour l'énergie hydraulique et la géothermie. C'est à ce titre que les efforts se sont concentrés sur l'énergie du vent. De plus, le mécanisme est simple : l'aérogénérateur est composé de trois pales montées sur un moyeu appelé le rotor que la force du vent fait tourner. « L'énergie cinétique est transformée en énergie mécanique. Ce qui est ainsi produit est ensuite distribué sur les réseaux électriques via un transformateur. » L'énergie éolienne ne remplace pas encore le nucléaire, même si des efforts dans ce sens sont recensés de la part de plusieurs pays d'Europe. « Il existe en effet un projet en mer baltique qui consiste en l'installation de 320 éoliennes de 2 MW en eaux suédoises, qui pourraient par la suite s'agrandir côté danois et allemand pour atteindre la production inouïe de 3800 MW fournis par 2000 éoliennes, soit l'équivalent de trois réacteurs nucléaires pour un seul parc. » Qu'en est-il en Algérie ? Même si la réserve de pétrole est importante et que le pays est producteur de l'or noir à grande échelle, il n'en demeure pas moins que la ressource est polluante et n'a pas l'avantage de se renouveler. De plus, la ressource éolienne varie beaucoup d'un endroit à un autre. « Une étude préliminaire de l'évolution saisonnière et annuelle de la vitesse moyenne du vent a permis de faire une première identification des régions ventées de l'Algérie », annonce le bulletin des énergies renouvelables de juin 2003. L'objectif est d'identifier les régions susceptibles de procurer l'énergie éolienne. « Il apparaît que le Sud est caractérisé par des vitesses plus élevées que le Nord, particulièrement le Sud-Ouest avec des vitesses supérieures à 4 m/s et qui dépassent la valeur de 6 m/s dans la région d'Adrar. Concernant le Nord, on remarque globalement que la vitesse moyenne est peu élevée. » D'ailleurs, il est relevé que les villes telles que Oran, Béjaïa et Annaba ainsi que les Hauts-Plateaux de Tiaret et El Kheiter disposent de microclimat. Aussi, certaines régions connaissent de grands écarts selon les saisons, sachant que l'automne et l'hiver sont moins ventés que le printemps. Mais cette règle connaît quelques exceptions telles que remarquées dans la région d'Adrar, Biskra et Annaba dont la vitesse du vent varie peu durant l'année. L'intérêt porté pour cette ressource n'est pas identique dans d'autres régions du globe. L'énergie éolienne de par son coût requis pour son installation ne peut être envisagée à l'échelle nationale. Mais elle serait profitable et à grand rendement dans certaines régions du pays, isolées mais non dépourvues du moteur éolien. « La région Sud-Ouest présente toutes les caractéristiques de sites candidats à l'exploitation de cette énergie », est-il expliqué dans le bulletin. Et de convenir auprès de savants appliqués sur des sites clés, qu'un aérogénérateur de 200 kw peut alimenter 673 foyers sur le site de Tindouf et 871 foyers à Adrar (à la hauteur de 30 m).