Pétillante, affable et exhalant une joie de vivre communicative, Leïla Legmar, poétesse impénitente, a animée, hier, à la maison de la culture Redha Houhou, de Biskra, une séance de vente-dédicace de son second recueil de poésies : «Evasions poétiques», édité par l'Enag en 2014. Le public, constitué d'un contingent d'amis d'enfance de l'auteure, de férus de littérature, d'amateurs de belles lettres et d'étudiants que la poésie ne laisse pas indifférent, n'a pas boudé son plaisir en répondant à l'invitation du comité des fêtes de Biskra, organisateur de cette rencontre. La salle des conférences «El fekr oua El Adab» était comble pour rendre un hommage à Leïla Legmar dont le sens de l'humour et la spontanéité ont aussitôt fait de séduire les présents. Riche d'une double culture algéro-française, elle a, «dans une autre vie», dit-elle, était fonctionnaire au quai d'Orsay. Elle a travaillé en Egypte et aux Bahreïn dans la diplomatie avant de prendre sa retraite et de se laisser emporter par la magie des mots et de la poésie. «Les mots me donnent des ailes et me font planer», avertit-elle. Née en 1946, elle était adolescente au moment de la guerre d'Algérie. Comme beaucoup, elle a porté l'étendard national quand il était interdit de le faire. Elle a aussi été élève au CEM Youcef Lamoudi dans les années 1960. L'Algérie lui tient à cœur et cela transparaît dans son œuvre. Après «Plume passionnée» paru en 2012, elle récidive donc avec ce recueil où elle aborde les thèmes de la famille, de l'amitié, de l'amour, de la femme, de la beauté et de la nostalgie mais aussi des items plus douloureux qui ont failli laminer l'Algérie, tels que l'intolérance et le fanatisme religieux. Dans un poème, elle évoque l'assassinat de Katia, fille libre qui a été tuée en 1994 pour avoir refusé de porter le voile. Dans un autre, elle rappelle le massacre de onze enseignantes dont plusieurs portaient le voile. A noter que la cinquantaine d'exemplaires d' «Evasions poétiques», mis à la disposition du public ont été épuisés en un tour de main.