Verve n Daniela Attanasio fait de la poésie pour approcher la réalité et essayer de la comprendre. À L'occasion de la sortie de son recueil de poèmes Archipel, les îles lyriques de la narration dans la collection Journal d'Algérie, un livre qui sera disponible dans les bibliothèques des universités, Daniela Attanasio a évoqué d'abord dans une rencontre avec la presse, hier, sa joie d'être une fois encore à Alger. «C'est mon deuxième séjour en Algérie. Mon premier voyage remonte à vingt ans», se souvient-elle, ajoutant que ce qui subsiste de ce temps-là, ce sont les «images, parfums, saveurs et même couleurs». Daniela Attanasio est une poétesse à la verve poétique pétillante et saillante, dont le rythme est lent — mais point fastidieux — et cristallin. Elle s'explique quant à son choix pour la poésie anglo-saxonne : «Si je m'intéresse autant à la poésie anglo-saxonne, c'est parce qu'elle est contraire à la poésie italienne, voire méditerranéenne. La poésie anglo-saxonne est une poésie de l'immédiat, une poésie aérée, alors que la poésie italienne porte en elle le poids de la culture gréco-romaine, un poids lourd même pour les générations d'aujourd'hui. La poésie anglo-saxonne, je la ressens.» Même si Daniela Attanasio a un penchant pour la poésie anglo-saxonne, elle reste néanmoins attachée et profondément ancrée dans une culture authentiquement méditerranéenne. «Ma poésie est imprégnée de couleurs, de senteurs et de saveurs méditerranéennes», a-t-elle souligné, précisant que sa poésie part des îles et de la mer. «L'île et la mer font partie de ma réalité poétique», mais c'est également une poésie qui se révèle ouverte aux autres cultures. Daniela Attanasio, qui fait de la poésie pour approcher la réalité et essayer de la comprendre, est une poétesse contemporaine qui se veut à l'écoute de la vie contemporaine, tant avec ses joies qu'avec ses larmes, mais elle se démarque de ses contemporains. «Je n'appartiens à aucune tendance ; d'ailleurs, il n'y a pas de tendances – poétiquement parlant – en Italie. C'est ce qui fait la richesse et la variété de notre poésie», a-t-elle dit. D'où la particularité de la poésie italienne, une poésie plurielle caractérisée par un langage simple et aéré. «Nous sommes sortis de l'obscurité du langage poétique pour arriver à une écriture plus claire, plus aérée et plus narrative». C'est une poésie, selon elle, qui raconte. Daniela Attanasio a, par ailleurs, évoqué les difficultés que peut rencontrer la poésie italienne, comme c'est le cas partout dans le monde. «Le public continue certes à avoir un certain intérêt pour la poésie, mais c'est difficile de publier et de diffuser», a-t-elle regretté, se réjouissant toutefois de l'apport de l'Internet dans la diffusion et la vulgarisation de la poésie. Enfin, elle a soulevé les problèmes de la traduction. «On peut traduire les mots, mais pas les sentiments.» Et d'ajouter : «Si on ne maîtrise pas les subtilités du mot, il nous est donc malaisé de traduire». Ne dit-on pas à ce propos que «traduire, c'est trahir».