Le coup d'envoi de la 15e édition du Festival culturel européen a été donné, vendredi soir, à l'auditorium de la Radio nationale à Alger par le groupe The Polyversal Souls. Cette première soirée a été un véritable régal pour les nombreux convives venus en force découvrir cette première programmation du Festival culturel européen, qui se poursuivra jusqu'au 30 de ce mois. Ce sublime concert s'est caractérisé par un métissage de soul, de funk, d'électro, de jazz et de musique afro-américaine. Le ton a été donné dès l'apparition sur scène du leader du groupe, du compositeur et batteur berlinois, Maximillien Weissenfeldt. Avec tact et doigté, il donne le la à ses huit comparses, originaires d'Allemagne et des cinq continents. Ces derniers démarrent au quart de tour. Chaque musicien joue en solo de son instrument pour ensuite fusionner : façon singulière de donner un avant-goût de la performance musicale qui sera à l'honneur. Le leader du groupe ne tient pas en place. Il sautille sur la scène dans tous les sens, et ce, avec une parfaite aisance. Il faut dire que l'artiste est un habitué des grandes scènes. Parmi ses nombreux projets et réalisations, citons sa contribution récente à l'album Locked Down, de la légende de la musique de New Orleans, Dr. John alias Mack Rebennack, nominé au Grammy Awards 2012, dans la catégorie Blues music. Micro en main, il salue son public en faisant l'effort de s'exprimer dans un français approximatif : «Bonsoir, ça va ! Nous sommes heureux de nous produire pour la première fois en Algérie.» Il enchaîne par la suite dans la langue de Shakespeare, en indiquant que «son groupe offrira un répertoire musical cosmopolitain, riche en sonorités africaines, américaines et éthiopiennes». Après cette brève intervention, il s'empare de la basse. Avec brio, il exécute des morceaux musicaux des plus savoureux, aidé par d'autres instruments, comme le piano, la guitare électrique, la trompette et le saxophone. De fantastiques duos instrumentaux sont exécutés pour le plus grand bonheur des mélomanes. L'ambiance est des plus survoltées. Le public bouge au gré de cette musique interraciale. Rythme maghrébin Place ensuite à la puissante voix de la chanteuse africaine Jacky. Se dandinant et se déhanchant à la fois au gré des décibels, elle gratifie l'assistance d'une chanson à consonance reggae. Le leader du groupe, Maximillien, rejoint Jacky pour un duo d'enfer. Ils interprètent alors un titre jazzy. Quelques musiciens quittent la scène pour laisser place uniquement à quatre musiciens. La basse, le piano, le saxophone et la guitare donnent alors leur pleine mesure. La voix rocailleuse de Jacky donne encore une fois un cachet particulier à la soirée. Un jeune musicien algérien, Chekib Bouzenini, est invité à rejoindre le groupe pour des notes musicales, où l'on devine, en filigrane, le rythme maghrébin. Maximillien aiguille le public en disant qu'il s'agit d'un rythme déjà joué au Caire. Le groupe décide de quitter la scène pour se rapprocher du public… Les musiciens s'approchent du premier rang instruments en main. Bien que le leader du groupe ait annoncé la fin du concert, sur insistance du public le groupe est convié à jouer un ultime titre, qui conviera plus d'un à une danse endiablée. Chapeau bas au groupe The Polyversal Souls, qui a su, l'espace d'une heure trente, à connecter le public à toutes les cultures musicales du monde. Et comme l'a si bien souligné Maximillien : «A travers notre musique, nous voulons arriver à l'union de l'humanité et à l'unité des cultures.»