Le sida n'a besoin ni de passeport ni de visa, il s'introduit partout dans le monde. » Le représentant permanent du Fonds des Nations unies pour l'enfance, Raymond Janssens, qui a souligné cette amère vérité, lundi, à Akbou, à l'ouverture du tour de l'espoir contre le sida et la drogue, organisé par l'association Etoile culturelle d'Akbou, rappelle aussi que cette endémie ne dispose pas actuellement de vaccin. Raymond Janssens mettra l'accent de ce fait sur le recours à la prévention comme seule méthode de lutte la plus efficace contre cette maladie. « Il ne s'agit pas de dire aujourd'hui qu'en Algérie il n'y a pas beaucoup de sidéens, ce qui compte c'est que le sida est présent parmi nous », a-t-il avertit. « Une jeunesse informée, à ses yeux, est une jeunesse protégée. » L'association Etoile d'Akbou, qui n'en est pas moins convaincue de cette unique option, c'est à vélo qu'elle a décidé de sillonner quelques régions de l'est et du centre du pays pour prévenir leur population des risques de ces deux fléaux. Les cyclistes participant à ce tour, qui ont pris le départ lundi d'Akbou, étaient arrivés, hier, à Béjaïa en transitant par Bordj Bou Arréridj et Sétif sur un parcours de près de 300 km. Bravant la chaleur suffocante, qui caractérise ces dernier jours les villes de l'est du pays, les cyclistes ont emprunté la route la plus meurtrière du pays, la RN5 en l'occurrence. Le podium est revenu dans les deux premières étapes du tour à Merabet Zineddine de l'OCA en réussissant à dépasser tous ses concurrents. Etapes durant lesquelles les membres de l'association Etoile ont réussi pour leur part à réaliser leur défi, celui d'entreprendre toute une panoplie d'actions de sensibilisation et d'information en direction des populations des régions par lesquelles ont transité les cyclistes. A Sétif, une riche exposition sur le sida et la drogue a été organisée, à l'arrivée de la course, par le club scientifique de la faculté de Sétif qui est membre du réseau centre-est de la lute contre le sida et la drogue. On compte dans cette localité près de 80 sidéens, selon un membre de ce club. A l'échelle nationale, il est difficile de connaître avec exactitude le nombre de sidéens. Les chiffres avancés jusqu'à maintenant ne reflètent pas la réalité tant certains séropositifs ignorent toujours qu'il sont porteurs du virus. Notre interlocuteur soutient qu'à Sétif la plupart des personnes atteintes du virus du sida se traitent ailleurs pour ne pas se faire connaître. Par ailleurs, le dépistage n'est pas obligatoire, c'est ce qui empêche de connaître avec exactitude le nombre de sidéens en Algérie. Le problème dans notre pays se pose beaucoup plus en termes de prévention. « Les associations des victimes ne peuvent pas faire grand-chose si elles ne sont pas soutenues par les pouvoirs publics et aussi par les représentants de la société civile », confie un autre membre de ce club. Force est de constater que les campagnes de sensibilisation et de prévention contre cette maladie ne reviennent qu'occasionnellement. Des campagnes sporadiques qui donnent très peu de résultats sur le terrain. L'Etoile culturelle d'Akbou aura-t-elle son impact sur le terrain ? Le tour de l'espoir se poursuivra aujourd'hui jusqu'à Tizi Ouzou avant d'entamer sa dernière étape demain en direction d'Alger-Centre.