Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est attendu demain à Bruxelles pour coprésider les travaux de la 8e session du Conseil d'association Algérie-Union européenne avec son homologue grec Evángelos Venizélos, dont le pays assure la présidence européenne en exercice. Espace de dialogue politique entre Alger et Bruxelles, ce rendez-vous annuel permettra, selon le ministère des Affaires étrangères, de «faire un état des lieux de la coopération de l'Algérie avec l'ensemble européen et d'examiner les voies et moyens de son renforcement dans l'intérêt mutuel des deux parties». Une coopération qui reste jusque-là en deçà des objectifs politiques et économiques fixés par l'Accord d'association en vigueur depuis le 1er septembre 2005. Les relations entre l'Algérie et l'UE «ne sont pas trop développées parce que l'Europe a une approche libérale et veut un accord d'association qui vise la libéralisation des échanges des secteurs comme l'industrie, les produits agricoles, les services financiers, alors que l'Algérie, pour des raisons particulières, n'a pas l'option de développement d'un partenariat global et de relations privilégiées avec l'Europe comme le fait le Maroc. Elle est restée sur des relations bilatérales traditionnelles», à en croire un diplomate européen. La coopération entre l'UE et l'Algérie qui devrait permettre «d'accompagner le pays dans ses réformes en vue d'un changement structurel de son économie doublé d'une réforme politique» semble en tout cas buter sur des divergences d'approche entre les deux parties. Même si elles affichent une volonté politique de renforcement des relations dans divers domaines, il n'en demeure pas moins que le partenariat stratégique qui lie Alger et Bruxelles n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière comparativement à d'autres pays comme le Maroc, qui est au stade de la négociation d'un statut avancé avec l'Union européenne. Les lentes négociations sur l'adhésion de l'Algérie à la Politique européenne de voisinage (PEV) en sont l'expression. Le ministère des Affaires étrangères estime à ce titre justement que le dialogue politique en cours entre Alger et Bruxelles devrait déboucher à terme sur «l'adoption d'un plan d'action relatif à la Politique européenne de voisinage rénovée». Pour rappel, l'Algérie avait exprimé, du moins jusqu'à 2010, des «réticences» quant à son adhésion à la PEV dans sa version originelle. Lancée en 2004, la Politique européenne de voisinage a été mise en œuvre dans le cadre de l'élargissement de l'UE et vise à éviter «l'émergence de nouvelles lignes de division entre l'UE élargie et nos voisins». Elle envisage l'approfondissement et l'intégration économique. Elle prévoit également un agenda de réformes politiques en matière de gouvernance avec des priorités à court et moyen termes. Dans la perspective d'aboutir à un plan d'action relatif à la PEV, des groupes de travail dans différents départements ministériels ont déjà fourni des textes pouvant servir de bases de négociation.