Voilà plus d'un demi-siècle que la compagnie nationale des hydrocarbures constitue le socle du développement économique et social en Algérie. En plus d'être la principale ressource en devises du pays, Sonatrach garantit le financement du budget de l'Etat. Ainsi, selon les données compilées dont nous avons obtenu une copie, Sonatrach a versé au budget de l'Etat, en un quart de siècle, près de 500 milliards de dollars au titre de la fiscalité pétrolière. Entre 1988 et 2012, la compagnie nationale des hydrocarbures a redistribué plus de 33 000 milliards de dinars au titre de la fiscalité pétrolière pour un chiffre d'affaires cumulé sur cette période de près de 52 000 milliards de dinars (l'équivalent d'un peu plus de 700 milliards de dollars). Rien que pour l'année 2012, Sonatrach a versé l'équivalent d'une cinquantaine de milliards de dollars au budget de l'Etat, chose qui lui a permis de financer les deux tiers de ce budget et participer à hauteur de 33% au PIB. Des ressources astronomiques ayant permis le financement de vastes programmes de développement, notamment aux cours des quinze dernières années, qui n'ont cependant pas mis l'Algérie sur les sentiers de la croissance. Quoi qu'il en soit, le constat ne peut en aucun remettre en cause les réalisations du fleuron de l'industrie algérien en un demi siècle d'existence. Les bilans de Sonatrach font ainsi ressortir que la production d'hydrocarbures cumulée depuis sa création, le 31 décembre 1963, a atteint près de 7 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep) à 2013, constitués majoritairement de gaz. Aussi, depuis la mise en place des contrats de partage de la production, Sonatrach, qui a investit 19 milliards de dollars entre 1986 et 2012, a réalisé plus de 300 découvertes d'hydrocarbures, majoritairement dans le Sud-Est algérien (bassins de Berkine et d'Illizi). Cependant, le secteur des hydrocarbures algérien, qui se caractérisait jusque-là par un certain dynamisme, a été frappé, au cours de la dernière décennie, d'un certain déclin. Les chiffres de la compagnie nationale des hydrocarbures pour les trois dernières années sont, à ce titre, édifiants. La production globale d'hydrocarbures aurait baissé de 5% entre 2001 et 2011. Cela a induit, entre autres, une baisse des exportations de 4% en volume et de 0,3% en valeur. Une situation qui ne s'est guère améliorée en 2013 avec une baisse de 4% de la production primaire d'hydrocarbures, de 7% des exportations en volume et de 10% des recettes en hydrocarbures. La principale cause de ce déclin est justifiée par un recul de l'investissement en amont induit par un cadre réglementaire et fiscal peu attractif pour les firmes étrangères du secteur. Depuis l'amendement de la loi sur les hydrocarbures, il y a un peu plus d'une année, les autorités en charge du secteur comptent sur le 4e appel d'offres pour les blocs d'exploration lancé au mois de janvier dernier afin de relancer l'investissement. Il serait ainsi utile de rappeler dans ce sens que Sonatrach prévoit un plan d'investissement d'une centaine de milliards de dollars à l'horizon 2017, dont plus de 60% seront consacrés à l'amont (exploration et exploitation). L'objectif étant d'élargir la base des réserves en hydrocarbures et d'atteindre un niveau de production de plus de 220 millions de tep.