Cette année encore, l'incubateur du Cyberparc de Sidi Abdallah d'Alger a ouvert ses portes pour accueillir Algeria 2.0 dans sa troisième édition. Une fois de plus, ce carrefour international des professionnels des technologies de l'information a réuni des experts, des universitaires et des passionnés autour de nombreuses thématiques, telles que les innovations mobiles, le cloud computing, l'open source, le e-commerce et les médiaux sociaux. Si certaines de ces thématiques sont d'actualité, ce qui est le cas des avancées dans le domaine du mobile, d'autres, telles que le e-commerce reviennent régulièrement. Cette fois-ci, il était question de diagnostiquer les contraintes techniques et réglementaires qui freinent le développement du e-commerce en Algérie et de proposer des solutions. A ce sujet, Mourad Mechta, le fondateur du site de vente en ligne Guiddini.com, rencontré en marge de sa participation à l'événement, soutient que le développement du e-commerce nécessite à la fois la maîtrise du volet technique, logistique et la généralisation des moyens de paiement électronique. Selon lui, le premier volet est parfaitement maîtrisé. Par contre, pour la catégorie des sites marchands dont fait partie Guiddini.com et qui ambitionnent de couvrir l'ensemble du territoire national, il est difficile de maîtriser la chaîne logistique dans un pays aussi grand que l'Algérie. Mourad Mechta préconise l'intervention d'Algérie poste. A son avis, cette dernière peut constituer un partenaire solide pour l'ensemble des sites marchands. Il le dit clairement : «Tant qu'Algérie poste n'intervient pas, le e-commerce ne pourra pas se développer.» Il cite par ailleurs une autre difficulté relative au paiement. D'après lui, en dépit du lancement du paiement électronique par la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), le problème persiste toujours. «Pour l'instant, le paiement en ligne est opérationnel seulement au niveau de Gulf Bank Algeria (AGB), il n'est donc pas généralisé. En plus, la Satim oblige les sites marchands à payer un abonnement annuel de 400 000 Da, sans parler de la commission qu'elle prend sur chacune des ventes», déplore notre interlocuteur, en ajoutant : «Tant que le paiement électronique n'a pas été généralisé, il n'est pas intéressant pour nous de prendre l'abonnement proposé par la Satim.» Telles sont les difficultés qui font que le commerce électronique peine à se développer en Algérie, selon le fondateur du site Guiddini.com. «D'ailleurs, nous ne pouvons pas assurer au-delà de 5 ventes par jour. La plupart des ventes proviennent des entreprises, non pas des particuliers», déclare t-il. Manque de contenus DZ En plus du e-commerce, d'autres débats ont porté sur des sujets d'actualité tels que l'impact des nouvelles technologies, notamment la 3G sur les habitudes de consommation des Algériens. Parmi les intervenants, Roslane Bencharif, consultant en nouvelles technologies, a affirmé que le consommateur algérien comme n'importe quel autre consommateur dans le monde est impacté exactement de la même manière (jusqu'à un certain point). Selon lui, l'arrivée des réseaux sociaux et des smartphones a totalement changé notre rapport à cet objet qu'est le téléphone mobile ; s'il y a encore une dizaine d'années il ne servait majoritairement qu'à communiquer (appels, SMS, MMS, emails), aujourd'hui il a suppléé un grand nombre d'objets de notre quotidien qui ont déjà disparu ou qui tendent à disparaitre (carnet d'adresse/ contacts, agenda, réveil, walkman, cassettes, CD, radio portative, Ipod, consoles de jeux portative, lampe torche, livres,…). Mais à quel point ces nouvelles technologies, notamment la 3G ont-elles impacté nos habitudes de consommation? À cette question Roslane Bencharif répond qu'il est malheureusement encore trop tôt pour dire que la 3G a modifié nos habitudes de consommation, d'abord parce que cette technologie a été lancée il y a six mois de cela, ensuite parce qu'on manque encore cruellement de contenu DZ, soit d'applications mobiles dédiées à une consommation algérienne, car traitant de problématiques algériennes. Bien que les détenteurs de smartphones en Algérie aient déjà accès à des dizaines de milliers d'applications mobiles, très peu d'entre elles répondent à des problématiques algériennes. Afin de mieux expliquer les choses, les algériens détenteurs de smartphones ont déjà adoptés un objet qui fait office de substitut à plusieurs autres, ils sont donc éligibles à l'utilisation d'applications mobiles, cela dit, une application dont l'utilisation n'est pas régulière car répondant à une problématique de notre vie quotidienne, est une application qu'en moyenne 76% des utilisateurs n'utiliserons plus 3 mois à peine après son téléchargement, ce pourcentage grimpe à 96% une année après sa date de téléchargement.